Cette enquête réalisée auprès de femmes âgées de 39 à 49 ans a comparé la situation salariale de femmes ayant mis entre parenthèses leur vie professionnelle pour élever leurs enfants ( temps partiel, démission, etc.) à celle de femmes qui ont plutôt privilégié leur carrière.
Et le constat est sans appel. Même si les femmes qui ont privilégié leur carrière ont un salaire de 23% plus élevé que les autres, elles n'en demeurent pas moins sous-payées par rapport aux hommes. Une différence de 17% subsiste. Le fait d'avoir plus d'ancienneté ou d'être plus diplômées ne modifie en rien cet écart.


Ainsi, à tous âges et même lorsqu'elles n'ont pas d'enfants les femmes, les femmes sont marquées par la maternité. En entreprise, elles restent perçues comme de potentielles mères qui pourraient à tout moment devenir moins disponibles pour leur travail. Les mentalités mettent du temps à évoluer.


Au niveau légal par contre, les discriminations salariales sont de plus en plus prises au sérieux. Le 6 juillet dernier, la Cour de cassation a reconnu l'existence d'une discrimination homme femme basée sur une comparaison de salaires entre différents membres du comité de direction d'une même entreprise. C'est la première fois que la haute juridiction a donné raison à une femme, cadre et membre d'un comité de direction, qui s'estimait lésée parce que moins bien rémunérée que les hommes siégeant à ses côtés. Décision inédite, car jusqu'à présent les comparaisons entre salariés exerçant des fonctions différentes n'étaient pas acceptées.


Espérons que cette avancée juridique fasse évoluer les mentalités.


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