[caption id="attachment_10815" align="alignleft" width="150"]Pour Jean-Claude Mailly, le gouvernement est dans la "dérive économique libérale" . Il "veut maîtriser tout le champ de la protection sociale". ( AFP/Archives) Pour Jean-Claude Mailly, le gouvernement est dans la "dérive économique libérale" . Il "veut maîtriser tout le champ de la protection sociale". ( AFP/Archives)[/caption]

Interrogé par "Les Échos" sur son "état d'esprit" à la veille d'un nouveau tour de négociations sur les retraites complémentaires, Jean-Claude Mailly s'est déclaré "plus inquiet sur l’assurance-chômage, où on a un effet de ciseaux important avec des recettes qui stagnent et des dépenses qui explosent" que pour les retraites complémentaires.

"Le gouvernement cherche à nous faire accélérer les discussions car il veut afficher des économies face à Bruxelles pour son budget 2016", a ajouté le secrétaire générale de FO. "Mais nous, les partenaires sociaux, nous ne sommes pas en charge du budget". Selon lui, "l'État prétend dicter sa loi depuis la création de Pôle emploi (...) C'est une dérive économique libérale. Le gouvernement veut maîtriser tout le champ de la protection sociale".

Sur les retraites complémentaires, "on est dans une logique d’accord". Mais "les abattements" sur les pensions, proposés par le Medef pour inciter à travailler jusqu'à 67 ans, "même temporaires, on ne peut pas les accepter", affirme-t-il. Les partenaires sociaux ont de nouveau rendez-vous mercredi pour tenter de s'accorder sur une réforme pour sauver les régimes Agirc-Arcco, tous deux déficitaires.

"Le patronat a durci sa position. Il réclame désormais 8,2 milliards d'économies, alors qu'il était redescendu à 5 milliards. Ça change tout (...) De plus, dans les chiffres qu'on nous présente, il faut distinguer ce qui relève de la conjoncture et du déficit structurel. En 2007, l'Agirc-Arrco était excédentaire. Si on gomme l'effet de la crise survenue depuis, on s’aperçoit que le besoin structurel de financement n'est plus que de 1,7 milliard dans le pire scénario", a-t-il estimé.

Il a observé qu'"un point de hausse des cotisations rapporte 6 milliards de recettes". "Ce n’est pas ce que nous demandons, mais cela vous donne une idée". L'assurance chômage et les retraites complémentaires sont gérées par le patronat et les syndicats. Mais, selon Jean-Claude Mailly, "le paritarisme est menacé". Or, c'est "une vraie école de responsabilité et un rempart".

Source : Boursorama.com