Des défilés ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’agents. A Paris, la manifestation à laquelle participait le secrétaire général de la Confédération FO, Pascal Pavageau, s’étirait de République à Nation en passant par Bastille. Bilan de cette nouvelle journée d’actions après celle du 22 mars ? Les personnels ont montré une nouvelle fois leur détermination à défendre la fonction publique, son statut général, ses missions et ses emplois. Ils ont exprimé une nouvelle fois avec force leur rejet des réformes structurelles destructrices que souhaiterait imposer le gouvernement. Retour dans le cortège FO parisien où les manifestants issus de nombreux secteurs des administrations publiques mais aussi des cheminots FO ou encore des retraités n’ont pas hésité à braver l’orage pour dire tout leur attachement aux services publics qu’ils comptent bien défendre bec et ongles.



Les agents publics demandent une hausse générale des salaires et s’opposent au gel du point d’indice (base de calcul des traitements dans la fonction publique) en 2018. Ils contestent par ailleurs les mesures décidées par le gouvernement depuis le printemps 2017 (tel le retour en 2018 de l’application du jour de carence pour maladie ou encore la compensation imparfaite de la hausse de la CSG) et qui sapent un peu plus encore leur pouvoir d’achat déjà en recul de 16% depuis 2000.

Les fonctionnaires contestent encore le plan de 120 000 suppressions d’emplois mais plus largement ils fustigent les projets de contre-réformes actuellement présentés par le gouvernement lequel cherche l’assentiment des syndicats. Il n’y parvient pas. Tous les syndicats du public soit neuf organisations dont l’UIAFP-FO rejettent (la CFDT et l’Unsa ont rejoint les sept autres syndicats à la mi-avril) fermement ces projets que le gouvernement souhaiterait faire valider à travers une pseudo concertation.






Vers une possible « dimension interprofessionnelle »


Le gouvernement voudrait un développement de la place des emplois contractuels au sein des trois versants de la fonction publique (État, territoriale et hospitalière) alors que le nombre de ces emplois atteint déjà près d’un million. Il projette aussi d’amplifier le principe de la rémunération au mérite. Il prévoit de mettre en place des mesures favorisant les départs volontaires et a conçu par ailleurs un projet de restructuration des instances représentatives du personnel (IRP) qui prévoit notamment une fusion des CHSCT avec les comités techniques (CT).

Autant dire que toutes ces mesures, déjà en vigueur ou encore à l’état de projet ne passent pas auprès des agents. Des mesures qui vont bien au-delà de préoccupations catégorielles.

Pour les agents publics, il s’agissait en effet ce 22 mai de défendre le service public, son existence, ses principes et ses valeurs républicaines mises à mal par les réformes voulues par le gouvernement. Présent dans le cortège parisien, comme d’autres secrétaires généraux de confédérations syndicales, le secrétaire général de la Confédération FO, Pascal Pavageau, a apporté le soutien de l’organisation FO aux agents publics.

Le message du secrétaire général était toutefois plus large et s’adressait au gouvernement lequel depuis un an multiplie les attaques aussi bien contre les salariés du public que ceux du privé. « Maintenant » a ainsi indiqué Pascal Pavageau, il faut que « ça s’arrête ». Et d’avertir : « si le gouvernement n’entend pas (…) ça pourrait prendre une dimension interprofessionnelle ».