Sept organisations dont l’UIAFP FO appellent les agents des trois versants de la fonction publique (5,5 millions de personnes) à une grève et à des manifestations le 22 mars. Quelles sont les revendications ? Les agents demandent une hausse des salaires mais aussi le respect de la fonction publique, de ses emplois et du statut général des fonctionnaires. Les personnels (fonctionnaires et contractuels) contestent en effet le gel des traitements indiciaires en 2018 alors qu’ils ont perdu 16 % de pouvoir d’achat depuis 2000, la réactivation du jour de carence pour maladie, la compensation imparfaite de la hausse de la CSG, la suppression de 120 000 emplois en cinq ans... Ce n’est pas tout. Ils s’élèvent contre les projets de réformes annoncés le 1er février par le gouvernement à l’issue d’un Comité interministériel de la transformation publique. Cela sans concertation avec les syndicats. Ces projets prévoient notamment un plan de départs volontaires, l’augmentation du nombre des agents contractuels ou encore le développement de la rémunération individuelle au mérite. Le gouvernement propose de refonder le contrat social avec les agents et programme d’ores et déjà une année de concertation.

Ça coince sur le fond et sur la forme


Autant dire que ce torrent de réformes annoncées va à contre-courant des revendications des agents, telles que la création d’emplois statutaires, le plan de titularisation des précaires ou encore l’adoption de mesures susceptibles de traduire une plus grande reconnaissance pour les missions de service public qu’ils exercent. Les projets du gouvernement ne passent donc pas. Ni sur le fond ni sur la forme, insistent les sept organisations, déplorant la surdité du gouvernement vis-à-vis des revendications et rappelant qu’une telle attitude avait déjà conduit à l’organisation de la grève du 10 octobre dernier. Massivement suivie. Or, soulignent les organisations, le nouvel appel syndical – appel toujours très large – à la journée d’actions du 22 mars en dit long sur l’exaspération des agents. Le gouvernement aurait-il entendu au moins la revendication salariale puisqu’il vient d’accepter d’avancer le rendez-vous annuel sur les salaires d’octobre à juin (a priori du 10 au 20 juin) ? Cela relève plutôt de la posture, indique en substance Christian Grolier, le secrétaire général de l’UIAFP FO. Ce changement de date constitue même un paradoxe car la revendication salariale est inscrite dans le cahier de revendications de la grève du 22 mars. Or, jusqu’à présent le gouvernement n’a pas voulu l’entendre en ouvrant des négociations.