Plusieurs difficultés découlent de cet état de fait. Parmi elles, l’allongement du délai de recrutement constitue un obstacle de taille, passant de neuf semaines en 2021 à onze semaines en 2022.  Selon l’APEC, il s’est allongé davantage encore dans les secteurs de services à forte valeur ajoutée, quand dans les métiers de l’informatique et des études R&D, il peut atteindre trois à six mois.

Parmi les raisons à ces difficulté invoquées par les entreprises, une insuffisance de candidatures, un décalage entre les profils des candidats et les besoins du poste, la concurrence entre les entreprises, mais aussi les prétentions salariales. Si ces dernières avaient reculé durant la crise sanitaire, elles redeviennent un obstacle.

Ainsi, 50% des entreprises ont déclaré avoir rencontré ces difficultés. C’est davantage le cas des entreprises de taille intermédiaire et des grandes entreprises, pour lesquelles ce chiffre atteint 62%.

Cet état de fait conduit à présent les entreprises à revoir leur stratégie, et les réseaux sociaux sont de plus en plus au cœur des solutions envisagées. 69 % des recruteurs ont utilisé les réseaux sociaux dans au moins un de leurs recrutements, que ce soit pour déposer une offre d'emploi ou pour contacter directement un candidat. De plus, les entreprises qui, pendant la crise, avaient eu tendance à internaliser le sourcing se retournent à nouveau vers des intermédiaires. Elles multiplient également les canaux : offres publiées sur internet, activation des réseaux, recrutement dans les écoles…

Elles assouplissent également leurs critères de sélection. Si elles persistent pour la plupart d’entre elles à demander les diplômes des candidats et si elles apprécient toujours la démarche de la lettre de motivation, elles revoient leur offre salariale à la hausse et consentent à s’orienter vers des profils moins expérimentés, ou correspondant moins aux critères envisagés initialement.

Mais la concurrence les contraint également à convaincre davantage. Pour ce faire, l’offre d’emploi devient plus attractive : l’utilité générale des missions et leur impact social et environnemental sont mises en avant. Les entreprises font également état des conditions de travail ainsi que du potentiel d’épanouissement personnel et de développement des compétences. Et bien évidemment, le télétravail constitue désormais un argument de poids : 74% des recrutements permettent d’y recourir, soit un bond de sept points par rapport à l’année 2020.

Les cadres l’auront compris : la période est favorable à qui souhaite découvrir de nouveaux horizons.