Des effectifs de retraités en progression

La France compte 17,2 millions de retraités de droit direct fin 2023, dont 16,3 millions résident en France. L’augmentation reste modérée, avec une croissance annuelle moyenne de 1 % depuis 2020. La moitié des retraités de droit direct est âgée de plus de 71 ans et 5 mois.

Les générations issues du baby-boom, désormais majoritaires parmi les 70-74 ans, structurent fortement les effectifs. Dans le même temps, un quart des retraités sont polypensionnés, c’est-à-dire affiliés à plusieurs régimes de base.

                                                                 Le rapport de la DREES : urlr.me/496bmx 

Un âge de départ repoussé…

Au fil des réformes, l’âge conjoncturel de départ n’a cessé d’augmenter pour atteindre 62 ans et 9 mois en 2023, en hausse de plus de 2 ans depuis 2010. La réforme de 2023, qui décale progressivement l’âge légal de 62 à 64 ans selon les générations, commence également à produire ses effets.

Les départs anticipés avant 60 ans deviennent marginaux : seules 4 % des personnes de 59 ans étaient déjà retraitées en 2023, contre 22 % en 2008

…et des pensions en recul

Le montant moyen brut de la pension de droit direct s’élève à 1 666 euros mensuels en 2023. Mais en euros constants, ce niveau traduit une baisse de 2 % par rapport à 2017. Sur la même période, l’inflation a progressé de 16,2 %, contre seulement 9,5 % pour la revalorisation des pensions.

En revanche, la pension complémentaire Agirc-Arrco bénéficie en 2023 d’une revalorisation de 4,9 %, soit une progression de 1,3 % en euros constants

L’Agirc-Arrco au cœur des retraites de cadres

Fin 2023, 12,6 millions de retraités (soit près des trois quarts) perçoivent une pension Agirc-Arrco. Pour les cadres, ce régime constitue une source majeure de revenus à la retraite, très souvent supérieure à celle issue du régime de base.

Ainsi, toute évolution des règles ou des revalorisations décidées par l’Agirc-Arrco se traduit immédiatement sur le montant global des pensions perçues par les anciens cadres, ce qui explique leur forte dépendance à ce régime complémentaire : si l’Agirc-Arrco revalorise fortement, les pensions des cadres suivent ; si la hausse est faible, la perte de pouvoir d’achat est plus marquée, car les pensions de base, elles, sont insuffisamment compensées par rapport à l’inflation.