Devenir manager : une volonté qui persiste mais décroît

Si tous les cadres n’exercent pas de responsabilités hiérarchiques, l’opportunité d’y accéder a longtemps fixé la ligne de mire de leur évolution de carrière. Mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que leurs conditions de travail et aspirations professionnelles connaissent de profondes transformations ?

La réponse n’est pas si évidente. Si l’appétence à la fonction managériale demeure importante (39% des cadres toutes catégories d’âge confondues y aspirent), ce chiffre est en recul : -3 points par rapport à 2022. Par ailleurs, ces volontés diffèrent en fonction de l’âge. Ainsi, la part des cadres non-managers souhaitant le devenir :

  • 56% des moins de 35 ans viseraient cette fonction,
  • 33% des 35-54 ans, 
  • 28% des 55 ans. 

Selon l’Apec, cette situation s’explique notamment par le fait que les plus âgés peuvent considérer qu’il est trop tard pour franchir le cap. 

La volonté d’évoluer et de transmettre ses compétences sont à égalité les motivations premières des volontaires : 32% des cadres non-managers se disent avant tout motivés par leur désir d’évolution et 32% évoquent également la transmission. 25% citent une meilleure rémunération et 24% estiment que leur expérience pourrait être bénéfique : cet argument est particulièrement cité parmi les cadres plus âgés. 

Cependant, l’Apec estime qu’il existe autant de raison de vouloir que de réticences à devenir manager. Parmi les motifs les plus récurrents, la difficulté que constitue le fait de gérer les individualités au sein d’une équipe (39%), l’épanouissement dans la fonction occupée actuellement (36%), le fait de ne pas avoir la personnalité requise (32%) et la charge de travail (24%) occupent les premières places. 

Rester manager : un grand « oui » mais quelques nuances

Devenir manager est une chose, mais qu’en est-il de l’opinion de ceux qui occupent déjà la fonction ? Depuis quelques années, le management a lui aussi beaucoup évolué : gestion des équipes en travail hybride, méthodes plus individualisées et davantage axées sur la confiance… La satisfaction à manager résiste-t-elle à ces nouveaux paradigmes ?

Il semblerait que oui. Une très grande majorité des cadres managers aspirent à le rester : 86% déclarent vouloir continuer à exercer ce rôle au cours des 5 prochaines années. Pour nombre d’entre eux, cette fonction est source de satisfactions : 32% citent l’autonomie, 29% les relations humaines et 27% la satisfaction de faire progresses ses équipes. 26% évoquent le pouvoir décisionnel inhérent à la fonction. La rémunération n’arrive qu’en cinquième position (22%).

Pour autant, l’ensemble des cadres managers reconnait que la fonction procure également son lot de désagréments : le fait de devoir appliquer des décisions qui ne sont pas les leurs (30%), le manque de temps (28%), le sentiment d’être « coincés » entre la direction et les équipes (26%) et la constante gestion des problèmes et des imprévus (24%) sont les paramètres les plus cités.

Enfin (hélas sans trop de surprises au vu des chiffres en constante augmentation), les cadres managers expriment massivement être davantage exposés aux risques psycho-sociaux (en moyenne 59,75%*) que leurs homologues non-managers (45,75%**). Qu’importe la vocation initiale et l’épanouissement dans l’exercice de la fonction, le surinvestissement n’est jamais loin, qui peut conduire à la rupture. Toutefois, un manager sur deux considère que les satisfactions surpassent les problèmes, quand seuls 8% estiment ce ratio négatif.

 

Lien vers le focus « Devenir manager » : https://urlz.fr/oBe1

Lien vers le focus « Rester manager » : https://urlz.fr/oEvd

 

*1et ** : moyenne réalisée à partir des réponses de l’ensemble des items concernant les RPS présents dans l’étude.