Former, requalifier, anticiper

Les rapporteurs soulignent un paradoxe : alors que l’OCDE estime que l’IA génère chaque année plus de 80 000 postes (56 000 pour la conception des outils et 25 000 pour leur diffusion), seuls 24 % des cadres ont bénéficié d’une formation dans ce domaine. Pourtant, 72 % des salariés expriment le besoin d’acquérir ces compétences. Entre 2022 et 2024, à peine 1 110 demandeurs d’emploi ont été formés à l’IA par France Travail.

Six mesures dédiées à la formation sont donc envisagées, comme intégrer l’IA dans les conventions des Opco, sensibiliser les apprentis, mobiliser le CPF et la VAE ou créer un fonds de transition numérique conditionné à des actions de formation. Une attention particulière est accordée aux TPE-PME, jugées trop vulnérables sans soutien public. Ces recommandations corroborent le constat fait de longue date par FO-Cadres : la diffusion des technologies IA doit impérativement s’accompagner d’un effort massif d’acculturation et de montée en compétences.

                                       Le plaidoyer FO-Cadres :urlr.me/ShRPgy

Inscrire l’IA dans le dialogue social

Au-delà de la formation, les parlementaires estiment que l’IA ne peut pas être réduite à une question technique. Ils recommandent d’inscrire son déploiement dans le cadre du dialogue social : consultation obligatoire des CSE dès la phase expérimentale, intégration de l’IA dans les négociations annuelles obligatoires, possibilité d’un accord national interprofessionnel.

Ce besoin d’un dialogue social renforcé rejoint également les positions de FO-Cadres, qui rappelle que les technologies « ne sont jamais neutres » et qu’elles doivent être discutées collectivement afin d’éviter qu’elles ne deviennent des instruments de surveillance ou de déqualification. La mise en débat syndical permet de garantir une IA au service des conditions de travail et de l’autonomie des salariés plutôt qu’une seule logique de productivité.

Converger vers une IA éthique et sociale

Les 68 propositions du rapport visent à faire de l’IA un levier de compétitivité et de souveraineté. Pour FO-Cadres, l’enjeu est également de garantir que ce développement respecte des principes éthiques : finalité, proportionnalité, loyauté, transparence et protection de la vie privée. 

À travers ce rapport, la représentation nationale confirme que l’IA engage tout autant les choix technologiques que l’avenir du travail. Pour les cadres comme pour l’ensemble des salariés, il s’agit  d’un sujet à la fois de formation et de droit collectif. Deux leviers indissociables pour construire un usage éthique et responsable de l’intelligence artificielle.

Le rapport : urlr.me/dYKPyA