Une adoption contrastée selon la taille et le secteur
L’usage de l’IA se concentre dans les grandes entreprises : 33 % des structures de 250 salariés ou plus y ont recours, contre 15 % dans celles de 50 à 249 salariés et 9 % dans les entreprises de moins de 50. L’écart entre les extrêmes s’est accru entre 2023 et 2024, passant de 16 à 24 points. Ces entreprises concentrent désormais 49 % du chiffre d’affaires total du champ étudié, contre 40 % en 2023.
Par secteur, l’IA est principalement mobilisée dans l’information-communication (42 %), devant les activités spécialisées, scientifiques et techniques (17 %). À l’inverse, elle reste marginale dans les transports, la restauration ou la construction, avec des taux d’usage inférieurs ou égaux à 5 %. Le secteur du commerce se situe à 10 %, contre 4 % un an plus tôt.
Des usages multiples selon les fonctions et les technologies
Les principales applications de l’IA relèvent du marketing (28 %), des processus de production ou de services (27 %) et de l’organisation administrative (24 %). Ces trois finalités ont toutes connu une hausse importante en un an. En revanche, la comptabilité recule légèrement, passant de 31 % à 25 % des entreprises utilisatrices.
Côté technologies, 44 % des entreprises mobilisent des outils d’analyse du langage écrit, 41 % du machine learning, 33 % des dispositifs d’automatisation, et 32 % des outils générant du langage. L’analyse révèle que 53 % des entreprises combinent au moins deux de ces technologies. Ce taux monte à près de 50 % dans les entreprises de 250 salariés ou plus.
L’environnement technologique joue un rôle clé
À caractéristiques comparables, une entreprise de 250 salariés ou plus a deux fois plus de chances d’utiliser l’IA qu’une de moins de 50. L’appartenance à un groupe multinational accroît aussi la probabilité d’usage (multipliée par 1,6). La composition des effectifs est également déterminante : les entreprises où les cadres techniques représentent plus de 15 % des effectifs ont 2,2 fois plus de chances d’utiliser l’IA.
Les entreprises utilisant l’IA sont plus équipées en technologies numériques : 46 % d’entre elles emploient du personnel spécialisé dans les TIC (contre 13 % pour les autres), et 40 % ont déclaré au moins un incident de cybersécurité (contre 23 %). Elles recourent aussi plus souvent à la réalité virtuelle ou augmentée (8 % contre 2 %).
Une France « à la traîne » dans l’Union européenne
Avec 10 % d’entreprises utilisatrices, la France reste en dessous de la moyenne européenne (13 %). Les écarts sont particulièrement marqués dans certains secteurs : le taux d’usage est inférieur de 8 points à celui de l’UE dans les entreprises françaises de plus de 250 salariés, et de 7 points dans le secteur de l’information-communication.
Des disparités régionales importantes existent également. Les taux d’adoption sont très bas dans les pays d’Europe de l’Est (3 à 7 %), mais bien supérieurs dans les pays d’Europe du Nord : Danemark, Suède, Finlande ou Pays-Bas affichent des taux compris entre 20 % et 28 %. La France se situe à un niveau similaire à celui de l’Espagne et de l’Italie.
Des logiciels souvent achetés « clés en main »
Dans 69 % des cas, les entreprises acquièrent des logiciels ou systèmes d’IA prêts à l’emploi dans le commerce. D’autres préfèrent le développement interne (23 %) ou la modification de logiciels libres (14 %). Ces choix varient selon les secteurs : dans l’information-communication, près d’une entreprise sur deux développe elle-même ses systèmes, contre six sur dix qui passent par des prestataires dans l’hébergement-restauration.
Étude en téléchargement ici : urlr.me/sgJ4Uc