Un climat de sexisme ordinaire encore très présent

D’après les résultats du baromètre, 80 % des femmes estiment que les inégalités professionnelles sont toujours fortement présentes dans leur environnement de travail. Ce sentiment est encore plus marqué chez les jeunes femmes de moins de 35 ans, dont 86 % considèrent être régulièrement confrontées à des comportements sexistes ou discriminatoires.

Ces comportements se manifestent aussi lors des réunions, où 67 % des femmes déclarent avoir déjà été interrompues ou ignorées, tandis que leurs compétences ont été remises en question en raison de leur genre. Les cadres ne sont pas épargnées : 50 % des femmes cadres affirment avoir été témoins ou victimes de propos sexistes concernant leurs capacités à diriger une équipe ou un service.

Rémunérations et reconnaissance : un fossé persistant

Le baromètre met également en lumière une disparité salariale persistante : 52 % des femmes estiment être moins bien rémunérées que leurs collègues masculins pour un travail équivalent. Cette affirmation semble être niée par une majorité d’hommes, dont seulement 12 % admettent être mieux payés que leurs collègues féminines.

Par ailleurs, plus de six femmes sur dix (66 %) déclarent devoir en faire davantage pour être reconnues professionnellement. Un effort supplémentaire qui échappe largement aux hommes : seuls 36 % d’entre eux partagent ce ressenti. Cette réalité est particulièrement criante chez les mères, qui sont 73 % à considérer que la maternité freine leur carrière.

Des stratégies d’évitement qui se multiplient

Face à un climat professionnel encore largement sexiste, les femmes mettent en place des stratégies d’évitement. Elles sont 31 % à choisir leurs tenues avec précaution pour éviter les remarques sexistes, 25 % à éviter certaines situations ou certains collègues, et 18 % à ne pas s’exprimer en public par crainte d’être déconsidérées.

Cette autocensure a des répercussions directes sur leur carrière : 57 % des femmes interrogées affirment qu’elles ont déjà renoncé à postuler à un poste ou à demander une promotion pour ne pas être confrontées à des comportements sexistes ou discriminatoires.

Des actions encore insuffisantes

Malgré des dispositifs visant à lutter contre le sexisme, seuls 43 % des répondantes estiment que les entreprises appliquent des sanctions systématiques contre les auteurs de propos sexistes. Cette proportion est plus élevée au sein des organisations signataires de l’initiative #StOpE, mais demeure insuffisante pour susciter un changement profond.

En outre, près d’un salarié sur deux pense que le sexisme n’est pas davantage sanctionné qu’il y a deux ou trois ans. Pour les femmes cadres, ces constats renforcent un sentiment d’isolement et une perte de confiance dans l’engagement réel de leur entreprise contre le sexisme.

En matière de lutte contre les inégalités entre femmes et hommes, il y a donc beaucoup à faire ; et ce sur un rythme bien plus soutenu qu’une simple journée annuelle tous les 8 mars !

 

Le baromètre (vous devrez renseigner votre métier pour le consulter) : urlr.me/AM6wjJ