Pour FO, « la colère contre la réforme des retraites est intacte et des milliers de travailleurs seront pénalisés par son application à marche forcée ».

Retrouvez ci-dessous quelques chiffres alarmants tirés d’un article de The Conversation sur les stéréotypes négatifs rencontrés par les séniors : 

« Il est impossible d’avoir un débat pertinent sur la réforme du système de retraites sans prendre en compte la difficulté française à employer des travailleurs âgés. » 

• Les stéréotypes négatifs vis-à-vis des seniors sont particulièrement forts en France. En effet, la France fait partie des pays où la population a le plus d’a priori négatifs inconscients à l’encontre des seniors : elle se classe 61ᵉ sur 68 pays.

• La moitié des salariés craignent d’être un jour victime de discrimination au travail. La première crainte pour ceux-ci est de très loin l’âge (43 % l’indiquent), devant l’apparence (23 %), le diplôme (23 %) puis le sexe (21 %).

• Pour quatre recruteurs sur dix on est déjà senior à 45 ans, voire à 40 ans.

• La difficulté des seniors à retrouver un emploi est parfaitement identifiée par les Européens et les Français : ils considèrent qu’avoir plus de 55 ans est le premier motif de rejet lors des embauches à compétences égales.

• Le Défenseur des Droits a montré que l’âge est le premier critère de discrimination dont considèrent être victimes les demandeurs d’emploi (35 % des chômeurs discriminés disent l’être pour ce motif), devant l’apparence physique (25 %) et l’origine (20 %). Avoir plus de 55 ans est rarement un atout pour trouver un travail.

• Le nombre des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans a nettement augmenté, passant de 312 000 en 2008 (cat. A) à 809 000 fin 2022 (il a baissé chez les moins de 25 ans, passant de 355 000 à 311 000 demandeurs). De surcroit, il s’agit beaucoup plus souvent de chômeurs de longue durée : la durée moyenne de chômage des plus de 50 ans était de 370 jours début 2008. Elle atteint 665 jours fin 2022 (celle des moins de 25 ans est passée de 123 jours à 143 jours).

• Une personne ayant entre 48 et 55 ans a trois fois moins de chance d’être rappelée pour un entretien qu’un 23-30 ans (75 % de réponses positives de moins). 

Retrouvez l’intégralité de l’article : https://urlz.fr/nsA3

Selon FO-Cadres, pour financer le système des retraites, l’enjeu fondamental est le taux d’activité. Si le gouvernement souhaite sincèrement engager une réforme afin de trouver des recettes supplémentaires pour le régime des retraites, plutôt que de faire preuve de dogmatisme en imposant une mesure budgétaire injuste, il peut envisager une réelle concertation visant à trouver les moyens d’accroître l’emploi des seniors. En effet, la part des 55/64 ans sans emploi (56%) pèse lourd dans le déficit prévisionnel du régime. Selon l’économiste Jean-Hervé Lorenzi (Cercle des économistes), une hausse de dix points du taux d’activité des seniors suffirait à équilibrer les comptes. Selon la Chaire « Transitions démographiques, Transitions économiques » (TDTE), la hausse de 825 000 séniors en emploi pourrait faire croitre d’environ 2 points le PIB en 2032, soit une richesse supplémentaire de 50 milliards d’euros.