Des perceptions qui évoluent

Le baromètre Agefiph–IFOP montre que 67% des Français estiment que les Jeux paralympiques ont amélioré l’image du handicap. Dans le même temps, seules 8% des personnes interrogées savent que les handicaps invisibles représentent 80% des situations déclarées. L’accessibilité, quant à elle, est encore largement associée aux bâtiments (81%) et aux transports (74%) mais les difficultés d’accès au numérique (19%) ou à l’information (25%) sont moins connues.

Ces représentations influencent l’emploi : 76% des Français et 65% des recruteurs jugent difficile d’embaucher une personne handicapée. 

Un accès à l’emploi plus compliqué

Selon l’étude LADAPT–Agefiph–FIPHFP, 62% des personnes en situation de handicap ont recherché un emploi en cinq ans, contre 49% de l’ensemble des salariés. Elles accordent une importance accrue aux engagements diversité de l’employeur (69%, +15 points), signe d’une vigilance renforcée dès la candidature.

Les difficultés sont plus fréquentes durant le recrutement : 81% ont reçu un refus non expliqué, 62% ont dû dissimuler certains aspects de leur situation et 57% ont été confrontées à des questions intrusives. Le constat n’est pas différent chez les cadres, pour qui la crainte de voir freiner une évolution professionnelle constitue un obstacle supplémentaire à la révélation du handicap.

Dans l’emploi : des écarts persistants 

Une fois en poste, 61% des personnes en situation de handicap disposent d’outils adaptés, mais 39% n’en bénéficient pas. La taille de l’entreprise joue un rôle majeur : 71% sont équipées dans les structures de 250 salariés ou plus, contre 52% dans les TPE, qui affichent pourtant le meilleur niveau d’intégration ressentie (86%).

Le télétravail constitue un levier important : 61% des personnes concernées estiment qu’il a amélioré leur qualité de vie, contre 47% de l’ensemble des salariés. L’étude Apec–Agefiph ne disait pas le contraire, qui mentionnait que pour les cadres, ce sont surtout les aménagements organisationnels (charge, horaires, télétravail) qui facilitent le maintien en emploi, davantage que les équipements matériels.

Une obligation d’emploi mieux respectée 

L’étude de la Dares indique que le taux d’emploi légal atteint 5,1% en 2024 (+0,2 point). Les entreprises assujetties emploient 720 800 bénéficiaires, représentant 630 400 équivalents temps plein, soit 92% de l’effectif attendu.

Les écarts restent importants selon la taille : les entreprises de 2 500 salariés ou plus atteignent 6,4%, tandis que celles de 20 à 49 salariés sont à 3,8%, et 28% n’emploient aucun bénéficiaire. En ce qui concerne les cadres, ils ne sont que 2% à disposer d’une reconnaissance administrative, alors que 7% déclarent une limitation durable : un écart qui contribue mécaniquement aux difficultés de suivi de l’OETH.

Le baromètre IFOP-Agefiph : urlr.me/RVYuxw 

L’enquête IFOP-LADAPT–Agefiph–FIPHFP : urlr.me/54Wg8r (en téléchargement depuis la page)

L’analyse annuelle de la Dares : urlr.me/pSNsG9

L’étude Apec–Agefiph de 2024 : urlr.me/pSNsG9