La part de femmes dans l’entreprise améliore globalement la note à l’index. Mais l’analyse statistique va plus loin : c’est spécifiquement la féminisation de l’encadrement qui constitue un facteur significatif et positif, une fois prises en compte les autres caractéristiques de l’entreprise (taille, secteur, structure de l’emploi, etc.).

Un lien clair entre femmes cadres et performance à l’index

L’étude montre que chaque point de pourcentage de femmes en plus dans l’ensemble de l’entreprise est associé à une augmentation moyenne de 0,091 point sur la note.

Mais une fois intégrés des facteurs comme la taille de l’entreprise, la composition de l’emploi ou le niveau des salaires, cet effet est réévalué à 0,075 point. Ce recul s’explique notamment par le fait que la féminisation de l’entreprise est souvent concentrée sur les emplois peu qualifiés ou peu rémunérés (employés, ouvriers), où les écarts de rémunération sont moins visibles, mais où les possibilités de progression professionnelle sont plus limitées.

C’est ici qu’intervient le rôle des cadres. L’étude montre que chaque point de pourcentage de femmes supplémentaires parmi les cadres entraîne, à lui seul, une hausse moyenne de 0,021 point de la note à l’index. Cet effet s’ajoute à l’effet global, et surtout, il reste significatif même après prise en compte des autres variables.

Ce constat n’est pas anodin. Les postes d’encadrement sont historiquement ceux où les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes sont les plus importants, en raison d’une forte dispersion salariale. Améliorer la part des femmes cadres revient donc à agir là où les inégalités sont les plus visibles et structurelles.

C’est aussi dans cette catégorie que les stéréotypes de genre, le plafond de verre et les trajectoires différenciées hommes-femmes sont les plus prégnants. Dès lors, une féminisation de l’encadrement peut être interprétée comme le signe d’une politique RH volontariste, structurée et durable en faveur de l’égalité.

A l’inverse, l’étude souligne que la féminisation des groupes déjà très féminisés, notamment les employés, a un effet négatif sur la note à l’index (-0,027 point par point de pourcentage). Cela traduit, selon la Dares, une ségrégation persistante des emplois, moins favorable à l’égalité professionnelle, et une faible mixité qui empêche parfois même de calculer certains indicateurs de l’index. 

 

Lien vers l'étude : urlr.me/WdZrnG