Des écarts de rémunération toujours marqués

Les données européennes les plus récentes font état d’un écart moyen de 13,9 % entre le salaire horaire brut des femmes et celui des hommes. A travail comparable, les femmes perçoivent donc 86,1 centimes pour chaque euro gagné par un homme.

Ces chiffres rejoignent les constats dressés par l’Apec dans deux études respectivement publiées en 2024 et 2025 : chez les cadres du secteur privé, les hommes gagnent en moyenne 12 % de plus que leurs homologues féminins (56 000 € contre 50 000 € bruts annuels). Même à profil équivalent — âge, fonction, ancienneté et niveau de responsabilité identiques — l’écart demeure de 7 %, un niveau quasi inchangé depuis une décennie.

L’écart est accentué par les composantes variables de rémunération : 50 % des femmes cadres perçoivent une part variable, contre 57 % des hommes. Or ces primes représentent une fraction croissante du revenu dans les métiers de direction, de conseil ou de commerce.

Des perspectives d’égalité à deux vitesses

Selon les chiffres avancés par Les glorieuses, la progression moyenne observée par Eurostat n’a été que de 0,2 point par an sur la dernière décennie. À ce rythme, l’égalité salariale ne pourrait être atteinte qu’en 2163. 

Il faut toutefois souligner que le recul de la date symbolique du “travail gratuit” — du 6 novembre 2024 au 10 novembre 2025 — correspond à quatre jours supplémentaires de rémunération en un an. Sur cette base, l’égalité salariale pourrait être atteinte en 2038. C’est mieux, mais toujours insuffisant -d’autant que rien ne permet de présager de la dynamique salariale des prochaines années.