Une expérience inégalement répandue selon les cursus
Parmi les jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017, 48 % déclarent être partis à l’étranger durant leur parcours scolaire, mais seulement 28 % l’ont fait au cours de leurs études supérieures. Cette part s’élève à un tiers chez les diplômés, contre 8,5 % chez ceux qui ont quitté l’enseignement supérieur sans titre validé. Le recours à cette expérience varie fortement selon le type d’études : près de 75 % des élèves des grandes écoles en bénéficient, contre 14,1 % pour les titulaires de BTS ou DUT.
La durée moyenne des séjours effectués pendant l’enseignement supérieur est de six mois, et plus de la moitié ont lieu lors de la dernière année d’études. Dans 37 % des cas, ils sont financés, le plus souvent par des fonds publics. Les destinations anglophones attirent 40 % des étudiants en mobilité, bien au-delà de leur poids démographique mondial (18,2 %), traduisant à la fois un attrait linguistique et la réputation des établissements concernés.
Accès à l’emploi : des effets plus marqués dans certains métiers
Parmi les jeunes ayant effectué un séjour à l’étranger pendant leurs études supérieures, 63 % estiment que cette expérience a facilité leur accès à l’emploi. Cette opinion est encore plus partagée dans certaines professions à dominante cadre : 76,1 % des cadres commerciaux et technico-commerciaux, 76,2 % des professionnels de la communication et de l’information, ou encore 74,2 % des cadres d’études et de recherche.
L’analyse des dix professions les plus souvent occupées par des débutants issus du supérieur montre des contrastes. Tandis que certains secteurs valorisent fortement le séjour à l’étranger, d’autres, comme les professions médicales (18,7 % d’avis positifs), en perçoivent moins les bénéfices pour l’insertion. Les professions les plus réceptives sont aussi celles qui sont tournées vers l’international, les échanges ou les environnements multiculturels.
Le score d’appétence : un indicateur de reconnaissance par les employeurs
Pour aller au-delà des effets d’aubaine liés à certains cursus, un score d’appétence a été calculé afin de mesurer la propension réelle des professions à recruter des candidats ayant effectué un séjour à l’étranger. Ce score, neutre autour de 0, est significatif à partir d’un écart de ±2,5 points.
Les cadres technico-commerciaux (score de 10), les cadres d’études et de recherche (4,4), ou encore les cadres du BTP (11,5) et les techniciens de l’agriculture (17) affichent les scores les plus positifs. À l’inverse, les ingénieurs de l’informatique (-5,6), les professionnels des arts et spectacles (-0,5) et les professions médicales (-1) manifestent une moindre appétence pour cette expérience.
Un effet sur les salaires… mais pas pour tous
Le passage par un séjour à l’étranger se traduit par un différentiel salarial brut positif dans sept professions sur dix. Les écarts les plus importants concernent les professionnels des arts et spectacles (+21 %) et ceux de la communication et de l’information (+20 %). Toutefois, ces écarts bruts ne traduisent pas toujours un effet direct du séjour à l’étranger, mais peuvent refléter d’autres caractéristiques de formation.
Une fois prises en compte les variables comme le type de diplôme, les expériences en cours d’études ou l’origine sociale, la prime salariale nette liée au séjour subsiste dans trois professions. Elle atteint 7 % à 8 % pour les cadres des services administratifs, comptables et financiers, ainsi que pour les professionnels de la communication. Chez les ingénieurs de l’informatique, le gain net s’élève à 5 %. Pour d’autres, comme les cadres d’études et de recherche, l’effet existe (+4,3 %) mais n’est pas significatif statistiquement.
Une plus-value reconnue dans la majorité des professions cadres
En croisant les effets observés sur l’accès à l’emploi et sur le salaire, l’étude classe les professions en quatre groupes. Seuls les cadres d’études et de recherche et les professionnels de la communication bénéficient d’une reconnaissance à la fois à l’embauche et dans la rémunération. Deux familles professionnelles valorisent cette expérience sur le plan salarial uniquement, tandis que trois autres y sont sensibles uniquement au moment du recrutement.
Au total, 79 % des jeunes diplômés recrutés dans l’une des dix professions les plus liées aux postes de cadre peuvent tirer un bénéfice – à l’entrée ou sur la fiche de paie – de leur séjour à l’étranger. Ce taux est supérieur à celui observé pour l’ensemble des jeunes entrés dans les 30 professions les plus représentées dans l’enquête (61 %). L’expérience internationale, si elle n’est pas un passeport universel, s’avère donc souvent utile dans le parcours professionnel des jeunes diplômés.
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