Des augmentations moins fréquentes
La rémunération annuelle brute médiane des cadres atteint 55 000 € en 2025, en progression de 1,8 % sur un an . Cette hausse intervient dans un contexte où seuls 53 % des cadres ont été augmentés, soit 7 points de moins qu’en 2024. Les écarts selon l’âge restent marqués : la médiane est de 43 000 € pour les moins de 30 ans, contre 62 000 € pour les 50 ans et plus. Les grandes entreprises se distinguent encore par une proportion plus élevée de cadres augmentés (62 %), contre 52 % dans les PME et 43 % dans les TPE.
La tendance est également contrastée selon les fonctions. Les métiers d’ingénierie, d’études et de R&D affichent une médiane de 51 000 €, tandis que la direction générale atteint 75 000 €. Certains secteurs, notamment l’industrie (61 000 € en médiane) et l’énergie-eau (60 000 €), se situent au-dessus de la moyenne, alors que les services restent plus bas (53 000 €). Au niveau régional, l’Île-de-France conserve la rémunération médiane la plus élevée (60 000 €), avec une proportion de cadres augmentés de 54 %.
Un écart femmes-hommes qui s’aggrave
L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes cadres atteint 16 % en 2025, contre 12 % en 2024. À profil identique (fonction, âge, ancienneté, diplôme), le différentiel s'établit à 6,8 %. Un écart qualifié de "désespérément stable" par l'Apec. Les femmes ont également été moins nombreuses à percevoir une augmentation (51 % contre 53 % pour les hommes) et touchent moins souvent une rémunération variable. Lorsqu’elles en bénéficient, cette part représente en moyenne un peu moins de 10 % de leur rémunération totale, contre près de 12 % pour les hommes.
La rémunération variable reste par ailleurs très liée à la fonction occupée. Dans le commerce, deux cadres sur trois en perçoivent une, atteignant en moyenne 16,5 % de la rémunération totale. Dans les métiers techniques ou RH, elle oscille plutôt entre 8 % et 12 %, confirmant une structuration salariale centrée sur le fixe. Enfin, la variable progresse avec le niveau de responsabilité : 55 % des responsables hiérarchiques en bénéficient, contre 43 % des cadres sans animation d’équipe.
La mobilité professionnelle comme accélérateur salarial
Changer de poste au sein de l’entreprise reste le levier le plus favorable aux augmentations : 70 % des cadres concernés ont vu leur rémunération progresser en 2025. Ce taux atteint 82 % chez les moins de 30 ans. Un changement d’entreprise entraîne également une hausse fréquente de salaire (64 % des cas hors période de chômage), mais l’effet s’atténue à partir de 50 ans, où seules 41 % des mobilités externes débouchent sur une augmentation.
À l’inverse, rester au même poste limite la progression. Les rémunérations médianes restent alors plus basses : 43 000 € pour les moins de 30 ans et 62 000 € après 50 ans. Lorsqu’une augmentation intervient malgré l’absence de mobilité, elle est plus faible : la hausse individuelle médiane est de 3 %, contre 6 % en cas de changement de poste en interne, et 15 % après mobilité externe.
Transparence salariale : des progrès mais une diffusion incomplète
Sous l’effet du cadre européen, la transparence progresse. En 2025, 65 % des offres d’emploi cadre publiées sur apec.fr affichent un salaire, contre 47 % en 2019. Les disparités sectorielles restent importantes : la transparence atteint 76 % dans les organisations associatives et l’administration publique, mais seulement 33 % dans l’automobile-aéronautique. Certaines régions affichent aussi des taux élevés, comme Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse (71 %), tandis que la Bourgogne-Franche-Comté reste en retrait (57 %).
Les contrats temporaires sont les plus transparents (79 % d’offres avec un salaire affiché), devant les CDI (65 %) et les CDD (60 %). La directive européenne applicable en 2026 devrait encore renforcer ces obligations, notamment pour les entreprises de plus de 100 salariés qui devront justifier les écarts à poste équivalent.
L’étude ici : https://urls.fr/2mkA8v