L’Apec a identifié cinq enjeux distincts : 

  • L’adaptation des pratiques de recrutement et de fidélisation aux évolutions du marché,
     
  • La reconsidération de la place des seniors dans un contexte d’allongement de la vie professionnelle,
     
  • La transformation des politiques de rémunération,
     
  • La réflexion vis-à-vis des transitions de société et des transitions professionnelles,
     
  • La qualité de vie et des conditions de travail.

Que retenir des conclusions de l’étude ?

L’adaptation des pratiques de recrutement et de fidélisation aux évolutions du marché

Malgré les instabilités économiques et géopolitiques induisant un possible fléchissement du marché de l’emploi des cadres, les difficultés de recrutement pourraient perdurer en 2024. 72% des entreprises reconnaissent se préparer à une telle conjoncture, ce qui pourrait les amener à envisager de renforcer leurs actions de fidélisation. Pour éviter des démissions trop précoces, les entreprises pourraient vouloir instaurer une relation de confiance, dont la transformation des pratiques managériales pourrait constituer un levier. 

La reconsidération de la place des seniors dans un contexte d’allongement de la vie professionnelle

Selon l’Apec, cette reconsidération pourrait émaner de l’actuelle négociation sur l’emploi des seniors (voir notre article) et des mesures législatives décidées à l’issue de celle-ci. Cette problématique concerne particulièrement les cadres : 5,3% d’entre eux sont au chômage (soit 2 points de plus que la moyenne) et 43% sont inscrits à Pôle emploi depuis plus de six mois. Par ailleurs, ces cadres seniors bénéficient moins de la formation professionnelle que les autres catégories d’âge : 31% vs 40% en moyenne. Quant à leurs attentes, 36% souhaitent un aménagement du temps de travail à partir d’un certain âge et 36% considèrent qu’une diminution des cotisations des entreprises sur l’emploi des cadres seniors serait de nature à améliorer les choses. 

La transformation des politiques de rémunération

L’un des enseignements majeurs de cette étude est la mise à jour de la statistique relative à l’inquiétude des cadres vis-à-vis de leur pouvoir d’achat. 69% d’entre eux en témoignent, soit une augmentation de quatre points en un an. Quant à la part de cadres estimant percevoir a minima 5% de rémunération supplémentaire en cas de changement d’entreprise, elle est considérable : 44% contre 29% en 2022, soit 15 points supplémentaires en un an ! Dans ce contexte, les entreprises pourraient continuer à faire évoluer leurs pratiques de rémunération. L’Apec rappel qu’il serait souhaitable que ces efforts visent particulièrement à réduire les inégalités salariales entre les femmes et les hommes : à profil équivalent, les hommes cadres perçoivent 7,1% de plus que leurs homologues féminins.

La réflexion vis-à-vis des transitions de société et des transitions professionnelles

Ce volet aborde les enjeux liés à la numérisation et l’environnement, ainsi qu’à la nécessaire montée en compétence des cadres pour mieux aborder ces notions. L’étude illustre que les cadres ont parfaitement conscience de ces problématiques : trois quarts sont lucides vis-à-vis de l’IA générative (de type ChatGPT) et deux tiers estiment que la transition écologique impactera leurs métiers. Les cadres estiment donc important d’être formés en conséquence, bien que très peu (moins d’un sur dix) aient d’ores et déjà envisagés un projet de reconversion professionnelle. Ils connaissent par ailleurs assez mal les dispositifs d’accompagnement tels que Transco (Transitions collectives).

La qualité de vie et des conditions de travail

Ainsi que nous vous le révélions dans un récent article, l’Apec a publié voici quelques semaines une étude portant sur la perception par les cadres de la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail). Dès lors, rien d’étonnant à voir ce volet au programme de l’observatoire. Préoccupation croissante des cadres, enjeu de fidélisation, la QVCT peut également devenir une cause de mobilité pour les cadres si ces derniers l’estiment insuffisante au sein de leur entreprise. Autonomie, reconnaissance, ambiance, relations et charge de travail sont les quatre piliers qu’ils déterminent comme prioritaires. Selon l’Apec, en 2024, les entreprises devraient afficher davantage de transparence sur leurs pratiques en matière de QVCT et ce dès la phase de recrutement. En effet, le sujet est rarement abordé par les recruteurs au cours de l’entretien et les cadres n’osent pas toujours poser la question.

Cette étude n’envisage bien-sûr que des scenarii établis sur la base d’indices conjoncturels. Il sera intéressant de faire le bilan à la fin de l’année !

 

Lien vers l’étude : https://urlz.fr/puS2