Les jeunes et leur rapport au travail

Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne rejettent pas le travail, mais expriment des attentes parfois très élevées, surtout lorsque leur niveau de qualification est important. L'étude révèle que plus le diplôme est élevé, plus les aspirations en termes de qualité de vie au travail sont fortes. Par exemple, les diplômés des filières professionnelles (CAP, BEP, BTS) se montrent moins exigeants que ceux issus de cursus universitaires généralistes.

Cependant, les jeunes femmes, souvent concentrées dans les métiers de services, expriment des attentes encore plus fortes, notamment en matière de reconnaissance et d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle.

Le stress au travail : un critère central pour les jeunes actifs

L'étude souligne que le stress est devenu l'un des principaux critères d'insatisfaction au travail chez les jeunes, particulièrement dans les secteurs du commerce, des services et de la santé. Ainsi, 43 % des travailleurs déclarent subir des tensions avec le public et 24 % avec leurs collègues ou supérieurs. Pour les jeunes actifs, la qualité des relations de travail est primordiale dans leur évaluation du bien-être professionnel.

Le stress est perçu comme un facteur plus déterminant que les contraintes physiques, un constat renforcé par l'importance des risques psychosociaux identifiés dans les métiers de services.

Les jeunes diplômés face aux désillusions professionnelles

Les attentes élevées des jeunes diplômés sont souvent confrontées à une réalité professionnelle décevante. Les jeunes issus des filières de services, notamment, refusent de se résigner à des emplois jugés de moindre qualité par rapport à leur niveau de qualification. À l'inverse, les jeunes formés aux métiers industriels ajustent davantage leurs attentes aux réalités du marché de l'emploi.

Cette divergence entre attentes et réalités est plus marquée chez les jeunes femmes et les diplômés en sciences humaines et sociales, qui se heurtent souvent à des opportunités professionnelles limitées malgré leur niveau d'études.

Rémunération et qualité de vie au travail : un équilibre difficile

Si la qualité de vie au travail est un enjeu central pour les jeunes, la rémunération reste néanmoins prioritaire. L'indépendance financière constitue une condition essentielle à leur émancipation, surtout pour ceux en début de carrière, confrontés à des salaires souvent bas.

Les jeunes actifs cherchent avant tout à trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Le télétravail, les horaires flexibles et l'autonomie dans l'organisation de leur emploi du temps apparaissent comme des facteurs déterminants pour réduire l'insatisfaction au travail.

Des profils variés selon les aspirations

L'étude propose une typologie des jeunes actifs, répartis en quatre profils distincts : les frustrés (28 %), les fatalistes (20 %), les rebelles (20 %) et les satisfaits (32 %). Les frustrés expriment un décalage entre leurs attentes et la réalité professionnelle, tandis que les fatalistes acceptent leur situation sans réellement la contester. Les rebelles apprécient leur emploi mais rejettent la hiérarchie, et les satisfaits parviennent à trouver un équilibre entre attentes et réalité.

Ces profils mettent en évidence la diversité des perceptions et des expériences professionnelles chez les jeunes, ainsi que la nécessité de prendre en compte cette diversité dans les politiques d'accompagnement.

Vers une meilleure prise en compte des aspirations des jeunes

L'étude souligne que l'insatisfaction professionnelle des jeunes est souvent associée à un manque de reconnaissance et à des attentes non comblées en matière d'autonomie et d'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Les secteurs du commerce, des services et de la santé sont particulièrement concernés, le stress y étant fréquemment cité comme facteur de mal-être professionnel.

Les jeunes actifs insatisfaits expriment également des attentes élevées vis-à-vis de la qualité de vie au travail, notamment en matière de gestion des horaires et de télétravail. Les données mettent en lumière un fossé entre les aspirations des jeunes diplômés et la réalité des emplois occupés, particulièrement pour les diplômés des filières de services et des sciences humaines.

Lien vers l’étude : urlr.me/dUu7F5