Les jeunes et l’investissement

L’étude se penche tout d’abord sur l’importance que les jeunes actifs attachent à leur travail, ainsi qu’à leur degré d’investissement. 47% des 18- 29 ans estime que l’activité professionnelle est aussi, voire plus importante que les autres aspects de la vie (sociale, personnelle, familiale…), soit exactement la même proportion que leurs homologues de 30 à 44 ans et 11 points de plus que la tranche 45-65 ans. 

Quant à leur investissement, les 18-29 ans sont les plus volontaires pour travailler davantage en cas de pic d’activité, pourvu que ce surcroit d’engagement s’accompagne d’une contrepartie financière. À noter que là encore, 11 points les séparent de la tranche la plus âgée (78% vs 67%).

Les jeunes et le rapport à l’entreprise

En termes de confiance, les chiffres sont là encore plutôt positifs. Toutefois, il est intéressant de constater que si elle ne passe jamais sous le seuil des 50%, cette confiance va décroissante à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. Ainsi, 77% font confiance à leurs collègues (à noter que dans ce cas précis, les seniors atteignent 80%), 70% à leurs managers, 64% et 63% à la direction et aux ressources humaines et 58% aux actionnaires et aux investisseurs. 

70% affirment également leur confiance envers les représentants du personnel, si tant est que leurs entreprises en soient pourvues.

Quant à leur rapport à l’autorité, il est sensiblement équivalent selon les tranches d’âge : 80% à 83% des salariés acceptent naturellement les décisions de la hiérarchie, quand bien-même 42% à 43% estiment avoir besoin d’en comprendre le sens.

Les jeunes et leurs attentes

Quels sont les piliers les plus importants pour l’épanouissement des jeunes salariés dans leur activité professionnelle ? Parmi les dix propositions possibles, les trois premières places du podium reviennent à la possibilité d’avoir des revenus importants et/ou réguliers (55%), l’intérêt et le plaisir ressenti à son travail (41%) et un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle (34%). 

Il est à souligner que parmi ces critères, l’accès à un poste à responsabilités ferme la marche : seuls 12% des jeunes salariés y attachent de l’importance (et 6% de 45/65 ans).

Ces trois critères occupent les trois mêmes positions quelles que soit la tranche d’âge, mais les jeunes semblent davantage accorder d’importance que les seniors à la rémunération (55% vs 51%) et moins de préoccupation en ce qui concerne l’équilibre des temps de vie (34% vs 45%). D’ailleurs, 48% des jeunes contre 24% des seniors préféreraient gagner davantage d’argent mais avoir moins de temps libre.

Les jeunes et l’évolution de carrière

Le paradoxe de cette étude, c’est que si l’accès à un poste à responsabilités ne fait pas réellement partie des éléments importants de leur épanouissement, il n'en compte pas moins beaucoup dans la manière dont ils envisagent leur évolution : 69% d’entre eux y aspirent et 50% souhaitent même devenir managers. 

C’est bien là que les nouvelles générations semblent différer des plus anciennes : ce désir d’évolution s’exprime dès le début de la carrière, que l’on parle en termes de salaire, de responsabilité ou d’autonomie.

Les jeunes actifs sont également très favorables au télétravail, mais curieusement moins que leurs ainés : 72% des 18-29 ans qui peuvent télétravailler souhaitent le faire régulièrement, contre 80% des 30-44 ans et 75% des 45-65 ans. 

Différents profils de jeunes actifs

Si les aspirations professionnelles des jeunes générations ne semblent pas tant différer de celles des plus anciennes, l’étude souligne toutefois une grande hétérogénéité entre eux. Six grands profils en ressortent, nourris notamment par le parcours individuel de chaque jeune et le milieu dont il est issu. Parmi les profils, on retrouve : 

  • Les ambitieux (39%) : majoritairement originaires de milieux plutôt aisés, ils sont souvent diplômés du supérieur, accordent une grande importance à leur travail et souhaitent obtenir de bons postes, une bonne rémunération et de l’autonomie dans une entreprise prestigieuse ;
     
  • Les satisfaits (14%) : souvent titulaires de diplômes équivalent à bac+2, ils ont le sentiment d’avoir une meilleure situation professionnelle que celle de leurs parents. Ils considèrent le travail comme aussi important que les autres sphères de leur vie et n’aspirent pas nécessairement à de meilleurs postes ou rémunérations,
     
  • Les attentistes (11%) : ils ont le sentiment que leur travail n’est pas équivalent à leur niveau d’études et ressentent une forme de routine. Ils travaillent plutôt hors de la région parisienne. S’ils ne sont pas forcément mécontents de leur situation, ils aspirent tout-de-même à gagner en responsabilités, en rémunération ou en autonomie. Ils peuvent également nourrir des velléités de mobilité ;
     
  • Les distanciés (6%) : souvent originaires de milieux plus modestes, ils considèrent leur situation comme équivalente à celle de leurs parents, plutôt stable et rarement dans des postes à responsabilités. Ils considèrent que le travail est moins important que les autres sphères de leur vie et n’aspirent pas nécessairement à évoluer, privilégiant une forme de « statu quo ».

Cette étude fournit donc des résultats très éloignés des idées reçues et recevra certainement une grande résonnance !

Lien vers l’étude : https://urlr.me/zFPv9