Leur taux d’activité s’élève à 46 % (+1 point en un an, contre 75 % pour l’ensemble de la population), et leur taux d’emploi à 41 % (+2 points, contre 69 %). En revanche, le chômage reste stable à 12 %, soit près du double de la moyenne nationale (7 %).
Dans le détail, les travailleurs handicapés en emploi sont majoritairement des femmes (54 %, +3 points sur un an), un tiers d’entre eux travaillent à temps partiel (35 %, en recul de 2 points), et plus d’un sur deux a 50 ans ou plus (51 %, contre 31 % pour l’ensemble des actifs).
Pourtant, la reconnaissance administrative reste marginale : moins de 5 % des 15-64 ans en emploi disposent d’une RQTH, alors qu’environ 4 millions de personnes déclarent souffrir de limitations durables liées à leur état de santé.
Une insertion professionnelle encore fragile
Dans une publication du 28 juillet 2024, l’Observatoire des inégalités souligne les freins persistants : le chômage de longue durée touche davantage les personnes handicapées, qui ont un risque 1,6 fois plus élevé d’y être confrontées. Les discriminations à l’embauche demeurent fréquentes, et la structure des emplois illustre une ségrégation persistante : plus d’un quart des travailleurs handicapés sont ouvriers, un tiers employés, 11 % occupent des postes de cadres supérieurs, contre respectivement 19 % et 25 % dans la population générale.
L’Observatoire regrette également un « grand manque de données » permettant de suivre finement l’évolution de la précarité et de l’emploi des personnes handicapées, données pourtant indispensables pour adapter les politiques publiques.
Focus sur les cadres : une reconnaissance freinée
L’étude Apec-Agefiph, publiée en novembre 2024, apporte un éclairage spécifique sur les cadres :
- 7 % des cadres se déclarent en situation de handicap, contre 12 % des actifs au global.
- Seuls 2 % disposent d’une RQTH, un taux inférieur aux 5 % observés dans l’ensemble de la population active.
- La crainte de stigmatisation est un frein majeur : nombre de cadres préfèrent ne pas déclarer leur handicap, en particulier lorsqu’il est invisible, par peur d’un impact négatif sur leur carrière.
Les perceptions recueillies dans cette enquête confirment ces difficultés :
- 58 % des cadres estiment que leur entreprise recrute insuffisamment de personnes en situation de handicap.
- 54 % jugent que leur évolution professionnelle n’est pas suffisamment soutenue.
- 52 % considèrent que les conditions de travail ne sont pas adaptées pour permettre leur maintien dans la performance.
Vers une réelle inclusion ?
Ces constats rappellent que, malgré un niveau de formation élevé chez les cadres handicapés, l’accès à des postes à responsabilité reste limité et la reconnaissance administrative insuffisante.
Les pistes d’action identifiées sont claires :
- renforcer la sensibilisation en entreprise pour réduire les freins à la déclaration,
- développer une politique RH proactive sur l’inclusion,
- améliorer les conditions de travail et d’évolution professionnelle,
- produire des données plus précises pour orienter les politiques publiques.
L’amélioration récente du taux d’emploi ne doit donc pas masquer les écarts persistants. Pour aller vers une véritable inclusion, la levée des freins liés à la reconnaissance et à l’évolution professionnelle est essentielle, en particulier pour les cadres.
Lien vers l’étude Insee : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8376864?sommaire=8376908&utm_source=chatgpt.com
Lien vers l’étude Apec : https://www.agefiph.fr/sites/default/files/medias/fichiers/2024-11/APEC_56_Handicap_vdef.pdf?utm_source=chatgpt.com