Ces années de vie sont ensuite réparties entre les statuts d’activité (emploi et chômage) et d’inac­tivité (retraite, au foyer, autre motif).

Les 53,3 années d’espérance de vie des femmes cadres à 35 ans se répartissent en presque 27 ans et demi d’emploi (environ 51 %) et un peu plus de 24 ans de retraite (environ 45 %) ; elles comprennent aussi environ 1 an de chômage et 1 an d’inactivité. (Source : numéro 611 – mai 2023 – Population et sociétés)  

En moyenne, les hommes cadres âgés de 35 ans passent 27,4 années en emploi, 21,1 années à la retraite, 1 année au chômage et 0,3 année en inactivité. (Source : numéro 611 – mai 2023 – Population et sociétés)  

Les femmes cadres passent donc plus de temps en inactivité que les hommes cadres (1 an contre 0.3 année). Mais à quoi correspond cette notion « d’inactivité » ?

« L’inactivité des femmes est pour moitié environ déclarée comme « au foyer », corres­pondant à des interruptions souvent associées à la maternité ou pour s’occuper du foyer. L’autre moitié s’explique, en partie, par des difficultés à conserver ou trouver un emploi. »

Le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, accompagné d’une accélération de l’allongement de la durée de cotisation (43 annuités, soit 172 trimestres en 2027 au lieu de 2035 comme initialement prévu par la loi Touraine), obligeront les femmes à travailler plus longtemps. En effet, les femmes avec des carrières et des enfants perdront avec la réforme le bénéfice des trimestres obtenus par enfants.

Alors que les femmes ont des carrières plus hachées que celles des hommes (40% d’entre elles partent sans avoir validé une carrière complète), elles seront elles aussi contraintes de travailler deux années supplémentaires.

À titre d’exemple, à l’heure actuelle, une jeune femme âgée de 23 ans ayant eu deux enfants au cours de sa vie bénéficie de huit trimestres par enfant. Ces 16 trimestres lui permettent de partir à 62 ans au lieu de 66. En repoussant l’âge légal à 64 ans, cette femme perdra 50% de ce bonus et devra travailler 2 ans de plus.

Le combat continue ! Le 6 juin soyons plus que jamais nombreux, unis et déterminés pour exiger le retrait de cette réforme injuste.