Une conciliation plus difficile pour les cadres parents

37 % des cadres ayant un ou plusieurs enfants mineurs déclarent éprouver des difficultés à articuler vie professionnelle et vie personnelle, soit 10 points de plus que les autres cadres. Ce pourcentage atteint 45 % chez les parents d’enfants de moins de 6 ans. Ces contraintes entraînent des renoncements, tant sur le plan personnel que professionnel : 70 % des mères et 60 % des pères disent manquer de temps pour eux-mêmes, et les soins médicaux sont plus souvent repoussés.

Les effets se font aussi sentir au travail : 44 % des cadres parents déclarent renoncer à des événements professionnels informels, et près de 30 % estiment que leur situation familiale a entraîné des occasions manquées en matière de promotion ou d’évolution. Par ailleurs, 31 % ont déjà refusé une opportunité de mobilité externe, et 13 % ont décliné une promotion interne à cause de leur rôle parental.

Des outils d’organisation bien intégrés mais insuffisants

Parmi les mesures jugées prioritaires pour soutenir la parentalité, 49 % des cadres citent la souplesse organisationnelle, devant les autorisations d’absence (34 %) ou les règles favorisant l’équilibre de vie (33 %). Cette souplesse est déjà effective pour 84 % des cadres, qui peuvent moduler leurs horaires et télétravailler. Les parents y recourent davantage : 73 % adaptent leurs horaires pour des raisons personnelles, contre 64 % des cadres sans enfant mineur.

Le télétravail est également plus fréquent chez les parents (67 % contre 64 %). Ils l’utilisent souvent pour gérer les imprévus liés à leurs enfants, comme les trajets scolaires ou les absences de garde. 52 % des mères considèrent que le télétravail a amélioré leur équilibre de vie, contre 43 % des pères. Ce recours à la flexibilité compense partiellement les contraintes, mais ne les élimine pas.

Pour rappel, le guide FO-Cadres intitulé "Vivre pleinement sa parentalité" détaille les aménagements de poste et d’horaires auxquels peuvent prétendre les salariés concernés. 

Des inégalités fortes entre mères et pères

Les mères cadres assument plus fréquemment la charge des imprévus : 50 % gèrent seules un enfant malade, contre 18 % des pères ; elles sont également majoritaires à s’occuper des rendez-vous médicaux (55 % contre 22 %) ou des défaillances de garde (43 % contre 21 %). Elles sont aussi plus souvent à temps partiel (14 % contre 3 %), principalement pour s’occuper des enfants.

Cette charge plus lourde a des répercussions sur leur santé mentale : 62 % des mères cadres déclarent ressentir de l’épuisement professionnel, contre 53 % des pères. Ce chiffre grimpe à 64 % chez les mères en situation de monoparentalité. En parallèle, 45 % des cadres parents disent travailler régulièrement sous pression (contre 36 % des cadres sans enfant mineur), et 68 % estiment devoir penser à trop de choses à la fois dans leur travail quotidien.

Autant d’éléments que les parents peuvent anticiper grâce aux outils d’information et d’accompagnement détaillés dans le guide FO-Cadres !

L’étude de l’APEC : urlr.me/C2U5KV