Les cadres particulièrement concernés
Le chiffre marquant de cette édition est sans appel : 53 % des managers ont eu au moins un arrêt de travail prescrit en 2024. Soit 11 points de plus que la moyenne des salariés du secteur privé qui, pour rappel, s’élève à 42 %. Cette proportion reste stable par rapport à 2023, mais dépasse les niveaux observés avant la crise sanitaire.
Plus globalement, certaines catégories apparaissent davantage touchées que d’autres. C’est notamment le cas des femmes, des jeunes, et surtout des salariés en situation de fragilité personnelle – comme les aidants ou les personnes souffrant de maladies chroniques –, parmi lesquels 52 % se sont vu prescrire au moins un arrêt.
Les troubles psychologiques gagnent du terrain
Les arrêts longs sont de plus en plus souvent motivés par des troubles psychologiques : ils en représentent désormais 25 %, contre 14 % en 2020. Cela en fait le deuxième motif d’arrêt, derrière les accidents et traumatismes (30 %). La durée moyenne d’un arrêt long atteint 81 jours, avec des écarts marqués selon l’âge (12 jours pour les moins de 30 ans, 23 jours pour les 50 ans et plus).
Ces arrêts laissent des traces durables : 64 % des salariés ayant connu un arrêt long ont jugé la reprise difficile, dont 14 % au point de devoir s’arrêter à nouveau. Ils sont pourtant 60 % à déclarer ne pas avoir été inquiets à l’idée de retourner au travail.
Des secteurs et des structures inégalement exposés
Le taux d’absentéisme atteint des niveaux très élevés dans certains secteurs : 53 % dans la santé, 48 % dans le BTP et 44 % dans l’industrie. À l’inverse, les services affichent un niveau plus bas, avec 25 %. La taille de l’entreprise joue également un rôle : les très petites entreprises (TPE) enregistrent une progression notable du recours aux arrêts.
Du côté des dirigeants, 54 % considèrent l’absentéisme comme un sujet de préoccupation majeur. Cette proportion grimpe à 79 % dans les structures de 250 salariés et plus. Pour 72 % des employeurs, des dispositifs de suivi ont été mis en place, principalement sous forme de tableaux de bord, mais la perception de ces outils reste très modérée du côté des salariés.
Une fréquence et une durée à surveiller
L’analyse des dynamiques d’arrêt révèle une stabilité de certains indicateurs : 42 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois, et parmi eux, 42 % l’ont été à deux reprises ou plus. Les arrêts de courte durée sont majoritaires : 52 % ont duré moins de six jours, contre 49 % en 2024 et 41 % en 2023.
En parallèle, la proportion de salariés sollicitant eux-mêmes un arrêt est en hausse : 20 % l’ont demandé à leur médecin, contre 14 % l’année précédente. Les trois raisons les plus fréquemment évoquées sont la fatigue (36 %), l’état psychologique (26 %) et le fait que l’arrêt n’avait pas été proposé spontanément par le médecin (22 %).
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