Recrutements : les grandes entreprises en retrait
Malgré une croissance encore positive (+ 0,8 % prévue en 2025), le climat des affaires reste inférieur à sa moyenne de longue période pour le 18ᵉ mois consécutif. L’inquiétude se renforce dans l’industrie, la construction et les services à forte valeur ajoutée.
Les intentions d’embauche de cadres poursuivent leur repli : seules 8 % des entreprises prévoient un recrutement, contre 10 % en 2024 La baisse est particulièrement nette dans les ETI et grandes entreprises : 43 % d’entre elles envisagent d’embaucher au moins un cadre (- 7 points en un an). Le déficit de confiance, conjugué au ralentissement de l’investissement des entreprises (- 0,9 % attendu en 2025), constitue un frein majeur à la création de postes qualifiés.
Des cadres inquiets pour la stabilité de leur emploi
Le manque de visibilité touche également les salariés. Seuls 18 % des cadres se déclarent confiants dans l’économie française (- 10 points) et 24 % craignent désormais pour la pérennité de leur emploi (+ 3 points). Les plus jeunes, souvent considérés comme les plus mobiles, sont particulièrement touchés : 30 % d’entre eux redoutent un licenciement, et seuls 16 % envisagent un changement d’entreprise à trois mois (- 4 points sur un an).
Cette frilosité s’explique par la perception d’un risque accru : 49 % jugent qu’un changement d’employeur serait aujourd’hui trop dangereux, tandis que 58 % estiment qu’il leur serait difficile de retrouver un poste équivalent.
Une mobilité en berne, reflet d’un marché sous tension
La baisse d’optimisme vis-à-vis des perspectives d’évolution professionnelle (- 4 points) illustre un marché moins fluide. Les cadres de 35 à 54 ans, traditionnellement porteurs de projets d’évolution, sont les plus pessimistes : ils ne sont que 51 % à se dire confiants dans leurs perspectives.
Quant à la possibilité d’obtenir une meilleure rémunération en cas de mobilité externe, elle n’est envisagée que par 38 % des répondants (- 5 points).
Le ralentissement du marché cadre observé depuis le début de 2025 se confirme donc : prudence des entreprises, prudence des salariés – le moteur du marché de l’emploi des cadres reste grippé à l’orée de 2026.
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