Une insertion ralentie par la contraction du marché cadre
Après trois années de croissance, le marché s’est brutalement retourné : les recrutements de cadres ont reculé de 8 % en 2024, puis devraient chuter à nouveau en 2025. Cette situation pèse directement sur les primo-accédants.
Les écarts entre disciplines persistent : les diplômés en sciences, technologies et santé affichent le meilleur taux d’emploi (76 %), tandis que ceux en lettres, langues et arts peinent à atteindre 59 %. Les diplômés d’écoles de commerce et de gestion enregistrent aussi un net repli (66 %, – 4 points). L’effet “tremplin” du diplôme s’amenuise : pour les jeunes ingénieurs ou managers, la période d’attente avant le premier emploi dépasse désormais six mois pour près de 4 sur 10.
Une recherche d’emploi plus longue et plus éprouvante
Pour 84 % des diplômés 2024 interrogés, la recherche d’un premier emploi a été difficile — ils n’étaient que 61 % dans cette situation deux ans plus tôt.
Plus d’un jeune sur deux (57 %) a dû envoyer plus de trente candidatures avant d’être recruté, contre 31 % pour la promotion 2022. Ces démarches prolongées s’expliquent autant par la baisse du nombre d’offres que par la concurrence des promotions précédentes. Même les ingénieurs et diplômés de masters en informatique, d’ordinaire favorisés, ressentent l’impact du ralentissement.
Le manque d’expérience professionnelle est cité comme premier frein (79 %), suivi du manque d’offres dans leur domaine (54 %).
L’emploi avant tout, quitte à renoncer à ses exigences
La priorité est désormais claire : décrocher un contrat, quel qu’il soit. Si 78 % des jeunes attachent une grande importance au CDI, 70 % se disent prêts à y renoncer pour obtenir un premier poste ; 59 % accepteraient un salaire inférieur à leurs attentes et 51 % un emploi hors statut cadre.
Un quart des diplômés qualifient même leur poste de “job alimentaire” (+ 7 points depuis 2022). Malgré cette insatisfaction, la prudence domine : 44 % jugent risqué de changer d’entreprise et 67 % estiment qu’il leur serait difficile de retrouver un emploi équivalent.
À l’orée de 2026, la génération bac + 5 fait face à une équation inédite : plus diplômée que jamais, mais contrainte de renoncer, au moins temporairement, à certaines ambitions pour simplement entrer dans le monde du travail.
L’étude ici : urlr.me/BJW7zn