Un marché de niche mais en croissance
En 2024, 13 710 offres cadre pour un métier vert ont été publiées sur apec.fr, soit 2,9 % de l’ensemble des offres de l’année. Malgré une baisse de –11 % sur un an, ce segment reste plus résilient que le marché global (–16 %). Sur une période plus longue, la progression est nette : entre 2019 et 2024, le volume d’offres a augmenté de 43 %.
Les besoins se concentrent principalement dans deux domaines : la gestion des risques environnementaux (6 060 offres) et l’énergie-eau (5 520 offres). À eux deux, ils regroupent près de 85 % des opportunités cadre liées aux métiers verts. Les secteurs les plus actifs sont l’ingénierie-R&D (42 % des offres), l’industrie (18 %) et la construction (12 %). Le salaire médian proposé atteint 43 k€, un niveau équivalent à celui observé sur l’ensemble des offres cadre.
Des dynamiques régionales contrastées
Les offres se concentrent d’abord en Île-de-France (25 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (15 %). Mais la part relative des métiers verts au sein des offres régionales s’avère plus élevée ailleurs : Normandie (3,9 %), Grand Est (3,5 %) et plusieurs DROM-COM affichent une surreprésentation. Ces territoires se distinguent par des investissements importants dans la dépollution, les énergies renouvelables, l’hydrogène ou encore la préservation de la biodiversité.
Les métiers techniques dominent largement, notamment les fonctions d'ingénieur dans les bureaux d’études et les services spécialisés. Les offres en CDI sont largement majoritaires dans tous les domaines (entre 91 % et 98 % selon les segments), ce qui confirme une structure de marché orientée vers la stabilité.
Compétences recherchées : expertise technique et maîtrise réglementaire
Les attentes diffèrent selon les domaines, mais la maîtrise des normes et réglementations environnementales constitue un socle commun. Dans la gestion des risques, la capacité à mener des études d’impact, à anticiper des scénarios ou à piloter des démarches préventives est essentielle.
Le domaine énergie-eau mobilise plutôt des compétences en génie thermique, génie énergétique, conception de systèmes moins énergivores ou régulation d’installations. Les métiers de l’environnement et de l’agronomie requièrent des connaissances en hydrogéologie, biodiversité, sciences naturelles ou urbanisme. Enfin, la dépollution et le traitement des déchets sollicitent des savoir-faire en géosciences, modélisation des pollutions, procédés chimiques et gestion industrielle.
Candidats : jeunes, très diplômés, et majoritairement issus des écoles d’ingénieurs
Les candidats aux métiers cadres verts affichent un profil très qualifié : 87 % ont un diplôme Bac +5 ou plus (contre 79 % en moyenne), avec un pic de 97 % dans l’environnement-agronomie. 42 % sont issus d’écoles d’ingénieurs, un taux qui atteint 49 % dans l’énergie-eau. La moyenne d’âge s'établit à 34 ans, avec des variations selon les domaines (de 30 ans à 37 ans).
La proportion de femmes varie fortement : 42 % dans la gestion des risques, l’environnement-agronomie et la dépollution, mais seulement 25 % dans l’énergie-eau. Par ailleurs, 30 % des offres sont ouvertes aux jeunes diplômés, avec un maximum de 33 % dans l’énergie-eau.
73 000 cadres exercent aujourd’hui un métier vert
Selon les enquêtes emploi Insee 2023-2024, 73 000 cadres du privé exercent un métier vert, soit 1,7 % de la population cadre. Ils présentent un niveau de qualification élevé : 71 % ont un diplôme Bac +5 et plus, contre 54 % pour l’ensemble des cadres. La part d’hommes (62 %) est comparable à celle observée chez les cadres du privé, mais nettement inférieure à celle des salariés occupant un métier vert tous statuts confondus (82 %).
Ces cadres se distinguent aussi par leur stabilité professionnelle : 92 % sont en CDI. Ils exercent majoritairement des fonctions d’ingénieurs et cadres du contrôle qualité et de la prévention des risques, un ensemble qui regroupe 44 % des effectifs cadre en métier vert. Viennent ensuite les ingénieurs de la production, de l’étude et de la R&D, ainsi que les professions techniques de l’agriculture et de l’environnement.
En savoir plus : https://urls.fr/CMRc5I