Partie 1 : Climat général

L’étude s’intéresse tout d’abord à la motivation des représentants du personnel. Et celle-ci semble plutôt bonne : parmi un ensemble de d’items, le total des trois principaux critères positifs (déterminé, motivé, optimiste) atteint 83%, quand les trois principaux critères négatifs (inquiet, déçu et en colère) cumulent 67% (plusieurs réponses étant possible : un élu pouvait se dire déterminé, mais en colère). 

En revanche, les deux adjectifs les plus cités pour définir l’attitude des directions vis-à-vis des CSE n’a pas varié depuis quatre ans : elles demeurent opportunistes et tendues. Mais le ratio s’est inversé : depuis la crise sanitaire, cet opportunisme a diminué de 15%, quand la tension a bondi de 20%.

Quant au renouvellement au sein de l’instance, il semble s’opérer : si 54% des élus honorent actuellement leur deuxième ou troisième mandat, 46% vivent cette expérience pour la première fois. 69% ont déjà suivi une formation SSCT et 60% une formation économique. Ceux qui ne l’ont pas fait sont pour la plupart des novices, mais la majorité y aspire.

Le chapitre se conclut sur une appréciation des limites du CSE et sur ce point, les deux principaux inconvénients cités sont l’affaiblissement du poids des représentants du personnel face à celui de la direction dans la nouvelle structure (41%) et des ordres du jour trop chargés ou des sujets pas traités à fond (39%).

Partie 2 : Connaissance du CSE

Cette partie s'ouvre sur une bonne nouvelle : 70% des salariés (+5 points en un an) ont une bonne image de leur CSE, soit le meilleur score jamais enregistré ! 75% déclarent en connaitre au moins un des membres et 62% sont intéressés par les actions menées par l’instance. 61% font confiance au CSE pour les représenter. Le taux de participation aux dernières élections professionnelles est d’ailleurs de 59%. 

L’étude s’est également penchée sur les impacts de la réforme des retraites. En la matière, les chiffres se révèlent, là encore, plutôt positifs : 28% des salariés pensent que celle-ci a amélioré l’image des OS et 26% celle du CSE dans l’entreprise. Les RP déclarent avoir constaté un regain d’intérêt pour l’action syndicale dans l’entreprise (42%) et la syndicalisation (33%).

Partie 3 : Dialogue social

Sans surprise, la qualité du dialogue social dans l’entreprise est considérée différemment par les représentants du personnel et les directions. Pour les RP, les trois critères fondamentaux d’un dialogue social de qualité sont la présence syndicale, la proximité salariés/terrain et le respect de la législation. Les directions considèrent quant à elles le respect de la législation la confiance et l’information comme prioritaires. Quant à la présence syndicale, elle se classe à leurs yeux en dernière position.

Il est à noter que les salariés se considèrent légèrement plus contributeurs à la qualité du dialogue social (65%) que leurs représentants (61%).

En ce qui concerne les freins ressentis par les RP dans la poursuite de leur engagement, c’est la reconnaissance des directions dans leurs avis et revendications qui arrive en tête (45%), suivie de près par le caractère chronophage et énergivore de leur mission (40%). Le fait que leurs carrières ne progressent plus du fait de leur engagement ferme la marche, avec 31%.

93% des représentants témoignent par ailleurs d’une difficulté plus ou moins régulière à recruter de nouveaux membres.

Partie 4 : Dialogue social, actualités et transformation du travail

Dans un monde du travail en pleine mutation, cette section est naturellement la plus fournie. 

Sur le podium des sujets prioritaires à traiter pour le CSE, IRP, salariés et dirigeants s’accordent à divers degrés sur les conditions de travail et la sécurité au travail. Toutefois, à la différence des RP et des directions, les salariés n’y placent pas la santé et les RPS, auxquels ils priorisent le pouvoir d’achat et la rémunération pour 77% d’entre eux. Les RP citent pour leur part ce critère à 86%, mais les directions y souscrivent moins (53%). Sur la question du partage de la valeur, salariés et IRP s’accordent également à considérer des augmentations salariales plus importantes comme principal levier, contre 32% des directions. Sans réelle surprise.

Plus étonnant s’avère la statistique portant sur l’intelligence artificielle. Ce sujet, dont les effets se font pourtant sentir un peu plus chaque jour et suscite de vives inquiétudes et notamment pour l’emploi, n’est défini comme prioritaire que par 14% des salariés, 10% des représentants du personnel et 6% des directions.

Confirmation, par ailleurs, que les problématiques environnementales tardent à s’ancrer au cœur du dialogue social. 58% des élus estiment que leur CSE priorise d’autres sujets, 51% que ces problématiques nécessitent une formation particulière (dont seuls 11% témoignent avoir déjà bénéficié, bien que 75% y aspirent) et 50% que la direction ne transmet pas d’informations sur le sujet au CSE. 73% attestent par ailleurs que malgré les dispositions de la loi Climat er résilience, le CSE n’est pas saisi sur ces prérogatives.  

En ce qui concerne le télétravail, 82% des RP déclarent qu’un accord a été négocié dans l’entreprise. Mais ce dispositif n’est applicable à tous les métiers que dans 26% des cas. De plus, seuls 41% estiment que les RPS liés au télétravail (déconnexion, horaires, prévention…) est suffisamment pris en compte par les entreprises.

Autre sujet d’actualité : la semaine de 4 jours a plutôt bonne presse. 91% des représentants du personnel estiment qu’elle pourrait améliorer l’équilibre des temps de vie et 81% qu’elle serait bénéfique pour la santé. Toutefois, 78% pensent qu’elle créerait des inégalités entre les métiers auxquels elle serait applicable et les autres. Ce mode d'organisation séduit moins les directions : 51% y seraient favorables en cas d’un maintien de la charge de travail et de la rémunération, mais ce chiffre chute à 42% si le passage à quatre jours devait s’accompagner d’une réduction du temps de travail à 32h et à salaire constant.

Vis-à-vis des seniors, le tableau est plus sombre. Seuls 50% des RP affirment que le sujet a été abordé en réunion CSE et 40% qu’aucune mesure n’a été prise par la suite. Parmi les dispositifs mis en place, le compte épargne-temps est très majoritaire (58%), suivi de loin par la possibilité de pratiquer le télétravail (41%) et la retraite progressive (39%).

Attentes des représentants du personnel

Pour les cinq années à venir, une très grande majorité des RP aspire à un renforcement du poids des avis rendus par le CSE (82%), un dialogue social plus près du terrain (67%) et des réunions CSE recentrées sur les sujets importants (65%).

Seuls 37% d’entre eux citent le développement du dialogue social sur la transition climatique et les conséquences environnementales de l’activité des entreprises :  ce critère est le dernier cité.

 

Lien vers l’étude : https://urlz.fr/pHvK