Temps de travail des cadres à l'hôpitalEn synthèse, les personnels de direction , dans la mesure où leur carrière est gérée nationalement (par le Centre National de Gestion) relèvent d’un protocole RTT national signé par les OS représentatives et par les pouvoirs publics (ministère de la Santé). Ainsi, outre les 25 jours ouvrés de congés annuels, les cadres de direction bénéficient forfaitairement de 19 jours de RTT (le 20e prévu initialement étant désormais consacré à la « journée de solidarité » instaurée par JP Raffarin).

Les autres cadres (ingénieurs, cadres et cadres supérieurs de soins, cadres et cadres supérieurs sociaux, psychologues, etc.) sont pour leur part régis par des protocoles locaux négociés avec les directions des établissements dont ils dépendent.
Les situations peuvent donc varier d’un hôpital à l’autre selon les rythmes de travail adoptés et modalités choisies par des équipes qui travaillent 7h, 7h24, 7h30, 7h36, 7h48, 8h, 9h, 10h ou …12 heures par jour !
Ceci en fonction du respect du principe incontournable de la continuité du service public. Laquelle, dans le cas de l’hôpital s’applique 365 jours par an et 24/24 heures !

En réalité, ce sont surtout ces accords locaux qui sont actuellement menacés du fait du plan d’économies qui doit être infligé à l’hôpital public prévoyant une réduction des dépenses de plus de 3 milliards d’euros d’ici 2017.

Bien évidemment, officiellement, c’est par la rationalisation des politiques d’achat et par des efforts de réorganisation que les établissements devront réaliser ce plan.
Dans les faits, concrètement, c’est bien sur les dépenses de personnel que ces économies devront porter : on voit mal comment il pourrait en être autrement quand on se souvient que celles-ci représentent entre 60 et 70 % de leur budget.

Ce coup de rabot budgétaire qui est à l’origine de ce mouvement de très fort mécontentement dans les hôpitaux est analysé à F.O. comme une manifestation d’une « politique de Gribouille »* de la part des pouvoirs publics. Il s’agit en effet de privilégier d’hypothétiques économies immédiates au risque d’aggraver un mal être au travail déjà préoccupant, donc risquer une augmentation de l’absentéisme… donc un accroissement des dépenses de personnel de remplacement ! En somme juste ce qu’il ne faut pas faire !

* « Je me jette dans la mare pour ne pas être mouillé par la pluie ».

Gilles Calvet, DS des cadres hospitaliers FO pour les directeurs d’établissements médicaux-sociaux
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