Ces jeunes ont été interrogés sur les discriminations qu'ils ont pu subir dans leur trajectoire professionnelle de 1998 à aujourd'hui. Parallèlement, l'insertion professionnelle de ces jeunes a été comparée afin de repérer les différences entre les jeunes d'origine française, et les jeunes d'origine étrangère.

Accès plus difficile au CDI

Les Français d'origine maghrébine ont 10% de chance de moins que les Français d'origine française de décrocher un CDI un an après l'obtention du diplôme.
Même lorsque l'accès au CDI a été rapide après la fin des études, il s'accompagne plus souvent d'un déclassement professionnel pour les jeunes d'origine étrangère. Les discriminations déclarées se situent alors plus souvent au niveau de la carrière, du salaire ou de l'accès à la formation.

Passage par un emploi aidé

Les femmes sont sur représentées dans cette catégorie : elles représentent 65%. Les emplois aidés ont modifié le profil d'insertion des enfants d'immigrés. C'est le moyen pour eux d'accéder à des professions intermédiaires. En effet, ces postes leur étant plus accessibles, leur insertion professionnelle se fait plus rapidement et leur parcours professionnel s'en trouve amélioré.

Ruptures de CDI

Ces CDI en général signé rapidement après la fin des études. Pour les enquêtés qui ont volontairement mis fin à leur contrat, certains l'ont fait pour cause de discrimination. Notamment, ils ont ressenti des inégalités d'accès de salaire ainsi que des difficultés à accéder au statut cadre. Leur mobilité est donc plutôt subie et fait partie d'une stratégie pour contrer les inégalités qu'ils subissent.

Une insertion professionnelle peu facilitée même pour ceux qui ne se déclarent pas discriminés

Les jeunes se déclarant victimes de discrimination sont plus souvent au chômage et en situation de précarité. Mais ce résultat est moins fort que ce que l'on aurait pu attendre. Les jeunes qui sont défavorisés sur le marché du travail ne se déclarent pas automatiquement victimes de discrimination. Il y a par ailleurs de leur part un refus du discours de victimisation.

Il n'en demeure pas moins qu'ils subissent des inégalités dans l'accès au statut cadre. C'est pourquoi des stratégies se sont construites autour de la reprise d'étude ou de l'intérim. En revanche, une fois que le statut cadre est obtenu, celui-ci a un rôle protecteur : seul 1% des cadres se déclarent victimes de discrimination alors qu'ils représentent près de 8% de l'échantillon total.