Mais cette révolution est payée d'une précarité qui n'a pas de précédent où les plus fragiles, qui se trouvent aux deux extrémités de la carrière professionnelle, sont les plus cruellement frappés. Cela se traduit par un chômage massif qui ampute les carrières de milliers de salariés «seniors» jetés à un moment où le taux d'emploi des 55/64 ans, autour des 38,9 %, continue sa chute.

Tout autant, sinon plus grave, est la situation des jeunes traités en variable d'ajustement à la conjoncture. Selon l'Insee, au dernier trimestre 2009, le taux de chômage des 15-24 ans a atteint 24,2 % contre 9,5 % pour l'ensemble de la population active, soit un écart de 14,7 points. Leur insertion professionnelle est désormais synonyme de précarité.

Leurs conditions de travail se sont également fortement dégradées. Ainsi 44 % des jeunes diplômés en poste ont signé un CDD contre 39 % en 2009 selon les derniers chiffres de l'Apec. Et bien que l'horizon semble s'éclaircir, le marché de l'emploi leur reste encore difficile d'accès. 36 % des jeunes diplômés en 2009 sont en recherche d'emploi en 2010. Un chiffre qui n'était que de 23 % pour les jeunes diplômés en 2007. Quant à l'accès au statut cadre, il a chuté de 27 % en 2010.

Un constat qui exige des mesures d'urgence. C'est pourquoi FO-Cadres s'inscrit pleinement dans la démarche initiée par la Confédération FO qui dans un courrier du 25 août 2010 et adressé à Laurent Wauquiez, Secrétaire d'État chargé de l'Emploi demande l'ouverture rapide de concertations tripartites sur l'emploi des jeunes.

Pour FO-Cadres l'urgence d'un plan Marshall pour la jeunesse s'impose, tout comme la création d'une allocation minimale d'existence versée inconditionnellement à partir du moment où les parents n'ont plus obligation de subvenir. Il s'agit d'une mise à l'abri du besoin vital sans laquelle l'esprit ne peut être disponible. Si ventre affamé n'a pas d'oreille, esprit occupé à survivre n'a pas d'entendement.