Ouverture du colloque – actes

Ouverture du colloque

 

Eric PERES

Secrétaire général de FO-Cadres

PERESJe vous souhaite la bienvenue à ce colloque organisé au siège de la confédération FO. Nous avons souhaité nous poser la question suivante : quelle est la figure de l’ingénieur aujourd’hui, et quelle sera celle de demain ? Les travaux de la journée porteront sur les thématiques cruciales de la formation et du titre d’ingénieur, au regard des récentes évolutions économiques. Celles-ci accordent une importance croissante au court terme, négligeant les objectifs de recherche et d’innovation. Nous nous intéresserons également à l’évolution de la figure de l’ingénieur sous l’effet de la révolution numérique que nous connaissons actuellement. Cet avènement des technologies numériques et digitales interroge les filières industrielles, la nature des métiers et la future conception de l’information. Nos invités aux tables rondes sont pour la plupart déjà arrivés, tandis que d’autres nous rejoindront progressivement. Je salue votre présence en grand nombre, signe de votre intérêt pour la place de l’ingénieur dans notre société actuelle et vous invite à participer aux échanges qui seront animés par Eric Vial, journaliste à France Télévisions. Deux propos introductifs permettront d’amorcer les débats de la journée en vous donnant les clefs de compréhension du métier d’ingénieur, d’hier à aujourd’hui. André Guillerme, titulaire de la chaire d’Histoire des techniques au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) reviendra sur les conditions d’émergence de la figure d’ingénieur et son évolution au fil des époques, tandis que Pierre Lambin, directeur des études de l’APEC décrira la situation actuelle des ingénieurs dans le marché du travail. Je vous souhaite des échanges fructueux et passe la parole à Jean-Claude Mailly, secrétaire général de la confédération Force Ouvrière qui souhaite à son tour vous adresser un mot d’accueil.

 

Jean-Claude MAILLY

Secrétaire général de la confédération Force Ouvrière

MAILLYJe voudrais féliciter FO Cadres pour l’organisation de cette journée. Je suis originaire du Pas-de-Calais, où l’ingénieur représentait une figure notoire en raison du bassin minier qui caractérise la région. Son haut niveau de responsabilités et de technicité ainsi que son rôle sociologique en faisaient une profession symbole de réussite. Quelle que soit la spécialisation, mes parents souhaitaient que je devienne ingénieur. Passionné de sciences économiques, j’ai finalement opté pour une tout autre carrière. Cette anecdote illustre la connotation particulière qui entoure l’intitulé même de ce métier. Les grandes réussites de notre pays, dont les progrès réalisés pendant la période des Trente glorieuses, ont en grande partie été achevées grâce aux ingénieurs. Certaines personnalités issues de l’industrie énergétique, aéronautique, ou de l’industrie des transports restent ainsi gravées dans la mémoire collective. Par exemple, nous nous souvenons tous de Marcel Boiteux, l’un des artisans du développement de l’énergie nucléaire de la France par ses fonctions de dirigeant d’EDF de 1967 à 1987. Lui et bien d’autres ingénieurs ont contribué à développer le tissu industriel et la dynamique d’innovation, moteurs de croissance.

Depuis, les pays occidentaux ont globalement connu une transition entre une société de l’ingénieur et une société du financier. Nous sommes passés d’une société de l’ingénieur à une société du financier. Les conséquences économiques s’en ressentent aujourd’hui de manière significative. En effet, les profils financiers suivent principalement une stratégie de court terme, comme le prouve le rachat régulier de sociétés par des fonds financiers qui les restructurent avec pour seul horizon une échéance de trois ou quatre ans. Au contraire, les ingénieurs se soucient traditionnellement du court, moyen et long terme en privilégiant notamment l’innovation et la prospection. Par exemple, certains députés de la majorité qui proposent aujourd’hui des contre-plans économiques fondés sur des projections économiques et budgétaires ont initialement une formation d’ingénieur, ce qui ne relève pas d’une simple coïncidence. Que l’on partage ou non leurs convictions politiques, force est de constater leur souci du long terme, indispensable à une sortie de crise et à un redressement économique de notre pays. Les ingénieurs ont ainsi une place à prendre voire à reprendre pour redessiner notre schéma d’organisation économique, politique et sociétale.

L’ingénieur, tout en ayant ses spécificités, n’en demeure pas moins un salarié. Quelles que soient ses responsabilités, il partage les mêmes problématiques que ses collègues. Leurs conditions de travail et leurs particularités en matière de formation, de positionnement ou de management sont également à défendre et à prendre en considération. Lors de la crise de 1993, les ingénieurs et plus généralement l’ensemble des cadres ont compris pour la première fois qu’ils n’étaient pas à l’abri des plans sociaux et des plans de restructuration. La recherche de solutions à leurs problématiques particulières ne doit pas être négligée et peut même permettre l’émergence de dispositifs à l’avant-garde du droit social pour l’ensemble des salariés. Le programme très riche de la journée vous permettra d’aborder et de croiser toutes ces questions de formation, de statut et d’évolution professionnelle au fil des interventions. Je félicite une nouvelle fois FO Cadres pour l’organisation de ce colloque, et vous souhaite à tous une bonne journée de travaux.

 

Retrouvez les actes du colloque, table ronde par table ronde :

Interventions préliminaires
Table ronde 1
Table ronde 2
Table ronde 3
Clôture

 

Biographie des intervenants (ici)

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