Cette enquête menée auprès de salariés de 20 à 30 ans et de DRH de cinq pays européens (France, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie) révèle que la stabilité professionnelle et les conditions de travail sont les principales préoccupations des jeunes européens en 2012.

C’est en France que ces attentes ont pris le plus d'importance depuis la crise : la stabilité de l'emploi est passée de la 8ème à la 1ere position, par rapport à la même enquête de 2009. Plus encore, plus de deux tiers des jeunes Français déclarent qu'ils ne quitteront pas leur entreprise dès lors qu’elle répond à leurs attentes. Dans les autres pays européens, la tendance est inverse : 50 % des jeunes actifs envisagent de quitter leur entreprise dans les 3 ans à venir, même si celle-ci répond à leurs attentes et leur permet de se développer.

Insertion professionnelle difficile

Pour la majorité des jeunes interrogés, l’insertion dans le marché du travail s’est faite par le biais d’un contrat court. Il n’y a qu’en Grande-Bretagne où les premières embauches se font pour 60 % d’entre eux en CDI. Mais cela est surtout dû au fait que le droit est moins protecteur pour ces contrats de travail. C’est en Espagne que le CDI est le plus difficile à avoir : avec un taux de chômage des jeunes de près de 53 %, seuls 19 % des jeunes actifs accèdent au CDI.
En France, la situation n’est guère plus enviable. Le taux d’accès des jeunes au CDI s’est effondré : entre 2009 et 2012, il est passé de 56 % à 33 %. Aussi, 38 % accèdent à leur premier emploi par un CDD soit dix points de plus que la moyenne européenne.

Distanciation de l’entreprise et repli vers la sphère privée

Face à cette conjoncture morose qu’ils subissent de plein fouet, les jeunes actifs réagissent en se distanciant vis-à-vis des valeurs de l’entreprise. 83 % d’entre eux déclarent travailler avant tout pour gagner leur vie (en France, ce taux atteint 93 %). La moitié seulement dit exercer un métier afin de se réaliser et 48 % y voient le moyen de développer leurs compétences.
La rupture est telle que les jeunes ne sont désormais plus attirés par la prise de responsabilités. Seuls 15 % des jeunes actifs et 21 % des jeunes cadres souhaitent acquérir des responsabilités managériales dans les 3 ans à venir.

Les jeunes actifs européens ne souhaitent pas évoluer dans l’entreprise, car ils constatent que cela sera synonyme de charge de travail croissante, de stress et de déséquilibre vie privée/ vie professionnelle.
Des concessions qu’ils ne sont plus prêts à accepter tant qu’ils seront considérés comme des variables d’ajustement à la crise. En France, le désinvestissement est tel que les jeunes actifs accordent désormais plus d’importance à leur famille et leurs amis qu’à leur travail, contrairement à leurs voisins européens qui placent tous le travail en 2e position après la famille et avant les amis.

Pour FO-Cadres, il est impératif de casser cette spirale qui conduit les entreprises à grever l’avenir professionnel des jeunes. Il est essentiel de poser clairement les fondements du contrat de confiance qui lie les cadres à l’entreprise. Définir ensemble des engagements précis dès le début de la relation de travail en y intégrant l’évolution professionnelle et l'équilibre entre la sphère privée et professionnelle est un élément déterminant de sécurisation et de motivation au travail.

Source : www.cegos.fr