Ralentissement d'activité dans les économies émergentes quand l'activité est restée dynamique dans les économies avancées au 4e trimestre 2013

Au premier semestre 2014, en raison notamment d’un nouvel accès de défiance des marchés vis-à-vis des pays les plus dépendants de capitaux étrangers, la croissance ne devrait pas s’améliorer franchement dans les pays émergents. Dans les pays avancés en revanche, la reprise devrait se consolider, comme en témoigne l’amélioration du climat des affaires retracé par les enquêtes de conjoncture. En particulier, la croissance dans la zone euro devrait continuer de se redresser à l’horizon de la prévision (+0,4 % au  premier trimestre puis +0,3 % au deuxième contre + 0,2 % en moyenne au second semestre 2013), grâce à la modération de la consolidation budgétaire, au redressement de l’investissement après un ajustement très prononcé dans de nombreux pays, et à une baisse de l’épargne de précaution des ménages.

 

Reprise modeste de l'activité en France au 1er semestre 2014

La demande extérieure adressée à la France retrouverait ainsi un rythme de progression soutenu et régulier d’ici mi-2014.

Le profil de l’activité serait toutefois moins régulier en France au premier semestre, avec une progression du PIB de 0,1 % au premier trimestre 2014, puis de 0,3 % au deuxième trimestre 2014, en raison de la conjonction de plusieurs effets ponctuels.

Au-delà de ces à-coups, la progression de l’activité en France resterait donc modeste au premier semestre 2014. Le climat des affaires retracé dans les enquêtes de conjoncture de l’Insee est globalement stable depuis six mois, et reste inférieur à sa moyenne de long terme, à l’exception notable de l’industrie manufacturière. Cette pause dans l’amélioration conjoncturelle fait écho au manque de dynamisme des différents postes de demande.

L’investissement serait freiné par l’absence de reprise dans la construction, alors qu’à l’inverse le redressement des perspectives d’activité et l’amélioration de la situation financière des entreprises seraient des facteurs de soutien.

Malgré l’éclaircie sur le front de l’emploi, le pouvoir d’achat des ménages n’accélérerait que légèrement. En effet, les gains de salaires réels observés en 2013 du fait de la baisse non anticipée de l’inflation s’estomperaient en 2014. Et la progression de l’emploi total resterait portée par celle de l’emploi aidé ; dans le secteur privé, le redressement de l’activité permettrait de seulement compenser les gains de productivité.

Comme la population active retrouverait sa croissance tendancielle après avoir diminué en 2013, le taux de chômage se stabiliserait mi-2014 à son niveau du quatrième trimestre. Ainsi, la consommation des ménages progresserait à peine au premier semestre 2014. Ce scénario est soumis à de nombreux aléas.

 

Source : Insee