Une timide reprise de la croissance

A la faveur de la consolidation de la reprise dans les pays avancés, la demande extérieure adressée à la France devrait progresser significativement d’ici mi-2014. Néanmoins, la demande intérieure reste fragile et irrégulière, ce qui limiterait la progression de l’activité en France au premier semestre 2014 : les prévisions de l’INSEE tablent sur une progression du PIB de +0.1 % au premier trimestre et +0.3 % au deuxième trimestre. Si elle se confirme, cette progression fera suite à une croissance de +0.3 % au quatrième trimestre 2013. Cette croissance est notamment à mettre au compte d’un investissement des entreprises plus élevé qu’attendu, tant dans la production manufacturière que dans la construction. Aussi, après sept trimestres de repli, l’activité dans la construction a connu une croissance de +0.3% au dernier trimestre 2013.

Sur le front de l’emploi, la situation semble se stabiliser. Selon les dernières statistiques publiées par l’ACCOSS, les effectifs salariés du secteur privé se sont stabilisés au quatrième trimestre 2013. Ainsi, sur un an, l’emploi a diminué de -0,4 % (soit 67 000 pertes nettes d’emploi). Le taux de chômage s’est établi à 10,2 % en France au quatrième trimestre 2013 (9.8% en France métropolitaine). L’INSEE prévoit une stabilisation à ce niveau d’ici mi-2014. Fin février 2014, 300 600 cadres étaient inscrits à Pôle Emploi, soit une augmentation de +6.7 %, plus rapide que celle de l’ensemble des inscrits (+4.7 %).

Les recrutements de cadres en légère hausse

Les entreprises de plus de 100 salariés interrogées pour le baromètre trimestriel de l’Apec sont plus nombreuses au premier trimestre 2014 à avoir recruté au moins un cadre qu’il y a un an, 55 % contre 53 %. A l’exception des secteurs du commerce-transports, de l’ingénierie-R&D et du médico-social les autres secteurs, les entreprises qui ont recruté au moins un cadre au premier trimestre sont plus nombreuses proportionnellement qu’un an auparavant. Les entreprises ayant recruté des cadres au premier trimestre 2014 sont nettement plus nombreuses qu’il y a un an, en proportion, à déclarer que leur volume de recrutement est en augmentation (33 % contre 25 %) et surtout, elles sont beaucoup moins nombreuses à déclarer un volume d’embauches en repli, 27 % contre 37 % il y a un an. Les remplacements restent le moteur principal de l’emploi cadre : près de la moitié des entreprises qui ont recruté au premier trimestre 2014 (49 %) l’ont fait en premier lieu pour pourvoir des postes vacants suite à des départs (turn-over ou départ à la retraite). Le développement de l’activité est la raison principale pour seulement 28 % d’entre elles. Ces proportions sont stables par rapport au premier trimestre 2013.

Les entreprises sont plus  nombreuses à prévoir de recruter au moins un cadre

Avec une augmentation de +5 points, les entreprises interrogées sont nettement plus nombreuses à envisager de recruter au moins un cadre au deuxième trimestre 2014 qu’il y a un an : 51 % contre 46 %. Et parmi elles, 71 % en sont certaines contre 68 % un an auparavant. Cet optimisme est largement partagé selon les secteurs. Comme au trimestre précédent, les intentions de recrutement enregistrent une forte augmentation dans l’industrie, +6 points (52 % des entreprises envisagent de recruter au moins un cadre le trimestre prochain). Mais c’est aussi le cas dans le médico-social, (+11 points), le conseil et services aux entreprises (+8 points) et la construction (+7 points). Les intentions se maintiennent à un haut niveau dans l’informatique (88 %) et l’ingénierie-R&D (76 %). Seul le secteur du commerce-transports affiche des prévisions en recul, -4 points, soit seulement un tiers des entreprises envisageant de recruter au moins un cadre au deuxième trimestre 2014.

Explications avancées par les entreprises qui vont recruter

Le remplacement des départs (turn-over et départs à la retraite) constitue le premier motif des recrutements de cadres envisagés au deuxième trimestre 2014 (pour 52 % des entreprises qui recrutent). De même, la part des recrutements liés au développement de l’activité est en hausse de 3 points par rapport à la même période l’an passé, pour s’établir à 31 %. À l’inverse, la réorganisation interne comme moteur des recrutements prévus recule de 6 points.

Profils recherchés

Pour leurs recrutements prévus au deuxième trimestre 2014, les entreprises continuent de cibler l’expérience et l’opérationnalité immédiate. Plus de 8 entreprises sur 10 prévoient de recruter des profils de cadres de 1 à 10 ans d’expérience. Par ailleurs, les cadres expérimentés (plus de 10 ans d’expérience) sont plus recherchés qu’un an auparavant par les entreprises. En effet, les cadres de 10 à 20 ans d’expérience sont ciblés par deux tiers des entreprises et ceux de plus de 20 ans d’expérience par près de la moitié des entreprises qui prévoient de recruter. En revanche, la proportion des jeunes diplômés est stable par rapport au deuxième trimestre 2013 avec 38 % des entreprises se déclarant ouvertes à leurs embauches.

 

Indice mensuel de diffusion des offres cadres sur Internet : + 20 points en mars  2014

Pour le troisième mois consécutif, l’indice Internet des offres cadres est en progression. Il s’établit à 281 au mois de mars 2014, ce qui correspond à une croissance de 20 points par rapport à mars 2013.

Les fonctions commercial, marketing (+34 points) et gestion, finance, administration (+36 points) sont les moteurs de cette progression. Seule la fonction études, R&D voit son indice reculer de 32 points.

Il faut noter qu’au mois de mars 2014, 28 % des offres confiées à l’Apec l’ont été par des entreprises des secteurs des activités informatiques et de l’ingénierie-R&D. Par ailleurs, 35 % des offres ont été confiées à l’Apec par des intermédiaires du recrutement. Enfin, 37 % des offres proviennent directement des autres entreprises recruteuses.

Voir l’ensemble des chiffres par secteur dans le document « Indice mensuel de diffusion des offres cadres » en bas de l’article.

 

Source : Apec